dimanche 6 février 2011

Partir un jour

Partir c'est mourir un peu.

Bigre, ce billet s'annonce gai et joyeux. Mais force est de constater que de nos jours, partir ça ne veut pas vraiment dire la même chose qu'autrefois. Si dans l'Ancien Temps, partir voulait dire avant-tout risquer sa vie sur les routes, galérer à l'arrivée pour faire son trou, et recevoir des nouvelles de son pays une fois par an et avec un mois de retard... aujourd'hui c'est effectivement bien différent.

Les dinosaures, c'était pourtant y'a pas si longtemps !!!
Et même sans parler de l'Ancien Temps... revenons juste vingt ans en arrière. Toute une vie à mes yeux, mais bien peu de chose finalement. A cette époque, rappelez-vous -- enfin ceux qui peuvent -- il n'y a pas internet, à part pour 42 geeks répartis sur la planète. A cette époque, il y a bien le télégraphe téléphone, mais les appels transatlantiques ne sont pas si pratiques. A cette époque, on a les informations par la télé et la radio, mais si on parle de l'autre bout du monde, ça n'est jamais que lorsqu'une catastrophe s'y est produite. Cette situation est passée, en l'espace de 10 ans peut-être -- de 1999 à 2009 dirons-nous -- d'établie à oubliée.

Il y a peu de temps, mon grand-père me disait que ça faisait vingt ans que l'on avait rien inventé. Je ne sais pas qui sont les experts qui défendent cette thèse, mais à mon avis, ils n'ont jamais touché à un ordinateur de leur vie. Et l'Internet doit encore être pour eux ce fruit défendu énigmatique dont tout le monde parle mais qu'ils savent n'être en réalité -- et ce de leur propre expertise innée des choses du monde -- qu'un repaire pour pervers, amateurs de chatroulette et pirates en tout genre qui sèment la désolation partout où ils passent.

Les gens qui lisent ce blog n'ont pas besoin que je trouve des arguments pour ridiculiser cette vision de l'engeance Internet et pour cause: ils lisent ce blog. Rare est l'argument qui par le seul fait d'être lu se démontre de lui-même. Mais rions tout de même un bon coup. Car que me permet Internet, en tant qu'expat' ? Tout ce que je faisais en France auparavant finalement.

Ecouter la radio, regarder la télé regarder les Guignols, lire les journaux -- qui a dit "et plus qu'avant" ?!. Côté info, le net nous sert à volonté, nous alerte-par-mail, nous tweet, nous rss, nous synchronise. D'ailleurs, chers journalistes du Monde, du Point, du Nouvel Obs, de Libé, etc. par pitié arrêtez de nous parler de la toute nouvelle révolution twitter. Ceux qui s'y connaissent rient des œillères que vous avez portées pendant facilement 2 ans et ceux qui ne connaissent pas ne lisent pas ce genre d'articles... Mais concernant ces moyens d'information, c'est finalement déjà comme ça que je m'informais en France. En 6 mois, j'ai bien changé certaines habitudes, automatisé mes recherches, ajoutés des favoris à firefox chrome. Mais ne les aurais-je pas changé même en étant resté en France ? Est-il possible que, déjà, le monde change plus vite que moi ?

"Hé bien... ceci... est une révolution..."
Et puis après toutes les actualités, il y a le miracle Skype. Ou Gtalk, no offense hein... Appeler gratuitement en visio les gens à qui ont tient, mine de rien, ça n'est justement pas rien. D'une certaine manière, ça entretient notre propre culture, ça rassure, ça permet de désactiver le traducteur automatique et de se créer une petite parenthèse française de temps à autre. Et de se rendre compte que la Terre est ronde -- ou alors que les mecs qui gèrent le soleil, et bah ils sont vachement bien organisés.

Malgré tout, certains sites internet s'obstinent à me montrer que je ne suis pas en France. Premier sur la liste: Deezer. Deezer, je te hais. Déjà que tu n'as pas grand chose, mais en plus tu m'empêches d'y avoir accès parce que je vis aux Etats-Unis. Et en plus t'as fait couler Jiwa, qui eux au moins avait eu les balls de se procurer les licences pour les vraies chansons des vrais groupes, par les reprises du genre Yukélélé-Synthé-Autotune.

Mais sinon... quand même... Internet ne remplace pas tout. Partir 6 mois, c'était comme partir en voyage. Partir pour au moins 3 ans, c'est une autre affaire. C'est ne pas dire "à bientôt" mais "au revoir". C'est ne pas faire de plans pour dans 6 mois, mais dire "bon, on garde contact surtout hein".

La technologie a beau avoir mis chaque point du globe à moins de 24h de n'importe quel autre, avoir réduit le temps d'information à quelques minutes et avoir permis des communications avec moins d'une seconde de décalage, il n'en demeure pas moins qu'être loin des yeux reste, encore et malgré et tout, être loin du coeur... quoiqu'on y fasse ni n'en dise. Jusqu'à la prochaine invention de Steve Jobs peut-être ?

- Wow, t'as la nouvelle appli "téléportation" de l'i-maison !
- Hé ouais... 3,90€ à l'Apple Store ! Viens, je faire un tour à Milan, j'ai besoin d'un nouveau pyjama...

2 commentaires:

  1. Quand l'appli téléportation sortira, moi aussi, je la veux bien...
    Et sinon, ben, on va essayer de pas trop t'oublier... j'espère :-)

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  2. Le temps passe, le monde change, les gens évoluent, mais heureusement ou pas, certaines personnes restent inoubliables ! :p

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