vendredi 1 octobre 2010

What happens in Vegas...

... doit quand même être raconté.

Oui, ça fait fait 2 mois presque jour pour jour que je dois raconter ce périple, mais comme je vous l'ai dit, le temps d'écrire se trouve difficilement ces temps-ci. Revenons donc deux mois en arrière.

Après avoir sillonné le désert américain, nous sommes donc allé à Vegas... Autant vous dire que passer des paysages naturels, et préservés le plus plus possible de constructions humaines, à Las Vegas, Nevada, ah bah ça fait quelque chose !

Mais ce qui marque d'abord à Vegas, c'est la chaleur. Comptez 42° à 46° -- non c'est pas des Fahrenheit -- le jour, et à l'ombre. Pendant la première partie de notre voyage, on s'était pas mal plaint du temps. C'est vrai que des fois, il pleuvait tellement sur la route qu'on se contentait de voguer à 10 à l'heure, toute voile ferlée, le gouvernail en relâche. Bah oui, quand tu sens après deux virages que ta trajectoire ne suit qu'approximativement l'orientation de tes roues, tu ralentis. Et puis il faisait froid, mais ça c'est aussi parce qu'on est en altitude : quand le soleil n'est pas là, on sent vite le besoin de mettre un pull. C'est pour ça qu'en se dirigeant vers Vegas, déjà ça puait : le thermomètre montait de 1° F par cinq minutes de route. Nous sommes donc vite passés de 20°C à 45°C. Enfin, on était toujours à 23° dans la voiture. C'est juste qu'on voulait plus sortir en fait. On quand on le faisait on hurlait, on courait sur 10m pour prendre une photo (genre le Hoover Dam, au hasard) et on se rentrait vite fait dans la voiture.

Heureusement Las Vegas ça se raffraichit beaucoup la nuit avec... 38°. Celsisus. Autant dire que sans climatisation, y'a plus qu'à se trouver une corde et une bonne poutre. Devant la chaleur torride, une seule solution, s'engouffrer dans un casino, car rester sur le strip est une souffrance de chaque seconde. Une fois pénétré dans le casino... tant qu'on y est autant prendre un cocktail et claquer de l'argent non ? Avant toute autre stratégie marketing, je pense sérieusement que la clim' est le premier et meilleur argument de vente et pousse-à-dépenser des casinos. Enfin... ils en aussi ont pas mal d'autres !

Une rue typiquement parisienne : l'Opéra et l'Arc de Triomphe côte à côte.
Y'a même des travaux et des échafaudages, comme quoi ils poussent loin le réalisme !

Parce que les casinos de Las Vegas sont d'ailleurs absolument renversant. Bon d'accord tout le monde le dit. Et puis on sait qu'y a une pyramide et un sphinx, une Tour Eiffel à l'échelle 1/2. Certes, mais on imagine pas ce qu'il y a DANS les casinos. Du marbre, des tapis, des sculptures, des jardins, des fontaines,... partout partout partout. Dans Paris Las Vegas, on se promène dans des rues parisiennes pavées (malheureusement, et surement plus pour des raisons de poids qu'autre chose, les pavés sont en toc). Au Venetian, le premier étage peut se traverser en gondole dans les canaux ! Pas étonnant que les galeries commerciales des casinos soient les plus rentables du monde. Car il faut imaginer tout ça rempli de magasins, entre le franchement luxe de Lancel et les relativement cheap H&M sur des centaines de mètres de long, et des dizaines de mètre de large parfois. On y trouve aussi des places publiques en intérieur avec des fontaines du genre de la Piazza Navona, les terrasses des restaurants et des bars autour, et au-dessus de nous un faux ciel qui s'assombrit pendant la nuit. On est pas encore à Poudlard, mais ça en jette quand même !

Ça par exemple c'est un couloir typique du Caesar Palace.

Chaque nouveau casino visité montre comment il arrive à surenchérir sur les autres. C'est incroyable ! Le plus miteux des casinos de Vegas, on le met en France, bah on serait déjà baba devant. D'autant que le mauvais goût, s'il est présent par cette démesure, est largement compensé par un très impressionnant souci des détails. Bref, si vous allez à Vegas, ne vous inquiétez pas : à vous promener dans les casinos, sans dépenser le moindre centime vous occuperez bien deux ou trois jours, et vous vous en mettrez plein les mirettes. Nous, de notre côté, étions logés au César Palace. Et, boulette d'enregistrement oblige, ils nous ont fait poireauter une heure avant de nous donner une chambre. Pour nous dédommager de cette inconvenance ils nous ont donc surclassé. C'est à dire qu'on avait une suite deux fois plus grande que mon appart' (oui ça nous porte autour de 90m²), la salle de bain plus grande que mon salon. Mais surtout, les fenêtres donnaient directement sur le bassin du Bellagio et ses ballets aquatiques quotidiens ainsi que sur la Tour Eiffel et l'Opéra Garnier. Installés dans des fauteuils style empire, on aurait pu passer toutes les soirées là.

Vue sur le Strip depuis notre suite... ouais... ça claque.


 Admirez la concentration du joueur confirmé... Ça s'improvise pas la machine à sous !


Mais bon, in fine, Las Vegas, après 3 jours... 'tain ça saoule ! Et pas qu'au sens figuré... xD

jeudi 30 septembre 2010

French Touch

Beaucoup m'interpellent ces temps-ci. Apparemment vous lisiez ce blog avec attention ! Et cela fait chaud au coeur quand vous me demandez de continuer à écrire. Je vous remercie pour cela. Mais maintenant, je vais vous expliquer le pourquoi de ce silence.

funny pictures of cats with captions
Unrelated Picture

Non, cette image n'a effectivement rien à voir avec ce billet. Mais je la trouvais marrante.

Eh bien la raison du silence c'est tout simplement parce que, à Boulder, "français" ça se dit "awesome" [génial]. En effet, à chaque fois que je me présente, et que je dis donc "I'm french" à un moment où à un autre, ils/elles s'exclament "Wow, awesome!". Comme quoi on apprends des mots tous les jours ! Les autres Européens ne sont pas en reste, notamment les Espagnols et les Italiens, mais ils n'ont pas pour autant le droit à "awesome".

Vous savez que j'ai une certaine tendance à exagérer. C'est vrai : parfois ce n'est pas "awesome !", c'est "soooooooo cool !". Et il faut dire que la gente féminine a tendance à se montrer très girly en présence d'un français. J'ai eu droit récemment ah "No, for real ?! Oh you're kidding me ! FOR REAL ?!" [Non, pour de vrai ? Tu déconnes là ! POUR DE VRAI ?!]. Faut dire qu'une américaine déjà girly et en plus bourrée, c'est impressionnant à voir.

Mais mettez-vous dans la situation suivante... vous arrivez à une fête, où vous connaissez personne ou presque. On vous demande de vous présenter, et après 5 minutes, y'a une grappe de gens autour de vous à vous dire "that's awesome !" en boucle quand vous parlez de Paris et Toulouse (l'alcool aide beaucoup pour le côté "en boucle", je dois le reconnaitre). Et si tu te mets à leur sortir une liste de courses en français, ils sont époustouflés. Comme si tu leur avais lu du Baudelaire. Illustration de la situation :

- Hi buddy... what's the name and where are you from ?
 

- Hi, I'm Simon. I'm French.
:)

Bon certes, l'image n'est pas réaliste. En effet, ils sont bien plus démonstratifs que ça. Ainsi, je comprends le français moyen qui arrivant ici croit avoir trouver le paradis puisque tout le monde le trouve génial alors qu'il a à peine dit deux phrases. Et ça fait que du coup, les Français ici sont invités à beaucoup de soirées. En fait il est rare que nous n'ayons pas plusieurs fêtes en même temps les vendredis et samedis soir. Mais c'est aussi parce que la vie universitaire américaine est beaucoup plus animée qu'en France.. alors même pourtant qu'ils sortent très peu de chez eux sinon ! Un samedi soir, dans le centre de Boulder c'est en effet mort de chez mort. Cela fait partie de ces petits traits caractéristiques assez difficiles à comprendre de la société américaine, qu'en tant que français on peut penser comme étant contradictoires... voire hypocrites. Mais qui en fait est profondément logique et très naturel pour eux. On aura l'occasion d'en reparler.

Entre Frenchies, on est pétés de rire devant cette réputation que possède la France, on la joue "hard-to-get" à mort, et on s'étonne toujours de cette aimantation qu'exerce la langue française sur les Boulderates. Certes, les américains pensent, de façon assez générale apparemment, que la langue française est géniale. Je ne sais pas trop pourquoi, mais bon, ils adorent. Mais en plus, le Boulderate, avec son côté gaucho et écolo, il voit la France comme le pays du bonheur. Pas de frais d'université (enfin epsilon), pas de frais médicaux (ou presque), une énergie relativement propre. Ils adorent. Quand tu leur dis qu'on paye des impôts -- nous -- ils sont moins jouasses... mais disent qu'ils seraient prêt à les payer pour avoir de tels avantages !

Les Boulderates, ils aiment bien ce côté french dressing d'Obama ((c) Maksim-ThePeoplesCube)
[Un goût qui fait tellement socialisme à l'européenne que vous jureriez vivre à Paris]
[French Dressing = "Accompagnement/Sauce Français(e)" = vinaigrette]


Toujours est-il que, comme c'était mort cet été, j'ai du me faire plein de contacts différents dans Boulder pour conserver un semblant de vie sociale. Maintenant que l'université accueille de nouveaux ses 20 000 étudiants, tous ces contacts s'organisent des soirées bières, des fêtes, etc. Et ça prend beaucoup de temps. Donc ne vous inquiétez pas, je continue à écrire sur ce blog, mais je ne pourrai pas conserver le rythme d'antan.

M'enfin promis vous aurez un autre billet avant la fin de semaine. ;)

lundi 6 septembre 2010

De Americana Urbanitate 1

(trad : du savoir-vivre américain)

Dans cette série de billets, nous allons traiter de l'urbanité américaine, parce que ça aussi c'est un choc culturel. En effet, la plupart du temps les Américains sont des gens très polis et respectueux... et des fois, on a envie de les étrangler dans leur rustrerie. Et attention, je ne parle pas de mélanger les bières ou les vins, de ne pas comprendre qu'un babybel, c'est ptetre bon mais c'est pas du fromage, non. Je parle d'impolitesse brute et violente qui te donne envie, après qu'on te l'ai fait quelque fois de sortir le fusil 1942 de Brian.


Chapitre 1 : Bonjour

Oui, on commence par là. "Dis bonjour au monsieur, dis bonjour à la dame". En France, normalement quand on rencontre quelqu'un on lui dit bonjour. Si c'est quelqu'un de notre âge ou plus jeune, on peut se permettre un salut. Si on veut mettre plus de formes, on peut également dire "Bonjour Monsieur/Madame/Mademoiselle". Si on n'a aucune éducation mais qu'on veut draguer on dit quand même "Hey Mademoiselle" avant de dire "file ton 06". Bref, tout un chacun a connaissance de la notion élémentaire du salut avant d'engager une conversation.



Ici, ce n'est pas le cas.

"Hi" s'emploie bien évidemment très souvent, mais ne pas le dire se fait également. Ce n'est pas grave, car c'est alors remplacé par "What's up ?" ou affilié. Et d'ailleurs quand on se voit entre amis en France, on peut avoir également tendance à entamer tout de suite par un "Ça va ?". Mais bon, on le fait entre amis, ou alors dans des contextes sociaux particuliers genre soirée, ou de toute façon "bonjour" est dit par le demi-gramme d'alcool que nous partageons. Il ne me viendrait pas à l'idée de dire à une caissière de supermarché comme phrase d'ouverture "Ça boume ?". Mais après tout, ça c'est juste parce que les américains considèrent n'importe qui comme leur meilleur pote. C'est agaçant quand on est pas habitué, mais bon on s'y fait très bien.

Le problème c'est qu'ils ont aussi l'habitude de ne carrément rien dire. Dernier exemple en date... vendredi on toque à la porte de notre open-space. Je vais ouvrir, armé d'un sourire colgate. Un gars se tient devant moi et il me balance "Is Dave here ?". Mon sourire de vendeur de voiture s'estompe et je réponds "Hi !" de façon volontairement appuyée et avec un beau "h" aspiré. En Sarkozie -- pardon en France -- il n'y a qu'une seule réponse dans ce cas : "Pardon, bonjour, oui excusez-moi, désolé." Et attendre que l'autre esquisse un sourire indulgent et réponde à la question. Allez, on l'a tous fait au moins une fois, surtout quand on est pressé. Bon, là j'ai eu le droit à un deuxième "Is Dave here ?". Donc du coup, j'ai dit "No" alors qu'en fait il était là, et qu'il avait juste ses écouteurs sur les oreilles. Une sorte d'acte de vengeance, petit et gratuit mais jouissif.

Ce mec est-il un gros rustre ? Probablement. Mais il n'est pas impossible que personne ne le lui ait jamais dit ! Parce qu'ici tout le monde s'en fout royalement. Dire bonjour n'est pas important. Être poli n'est nécessaire qu'en conditions très formelles. Ainsi, dans l'open space, des gens peuvent rentrer et s'installer sans dire le moindre mot aux gens qui sont dans le bureau. Sauf les potes ! Qui viennent dire bonjour ! Mais les autres, ils font leurs autistes. Imaginez donc un mec qui rentre dans un open space, passe devant tous les autres sans rien dire, se pose à son PC et y reste jusqu'à midi avant de se barrer. Oui un autiste. Ou un gros rustre.

Bon c'est sûr que si on était dans ce cas, je lui jetterais pas la pierre au pauvre garçon !
Mais on n'est guère que 7 dans le bureau...

Maintenant, je conçois que l'habitude française, qui consiste à arriver au boulot à 9h pour prendre son café pendant 30min avec les collègues, puisse paraitre un brin excessive. Souvent les gens prétextent que du coup on bosse pas : c'est vrai. Enfin, en même temps, ici à l'université ils font du 9h-16h tous les jours donc bon... Et puis ne serait-ce que faire un salut de la main en disant "Hey" à 6 personnes dans la journée, c'est quand même pas la mort !!!

Bien sûr la même chose se passe pour "Au revoir". Ton voisin soudain se lève, zip son sac, et se barre. Non il revient pas, il s'est barré, c'est tout. Pour peu que tu aies eu tes écouteurs sur la tête, tu te rends soudain compte que tout le monde s'est barré depuis 2h : en effet, on est vendredi et il est 15h...

vendredi 27 août 2010

Take it, hold it, love it

J'ai déjà mentionné l'ami Brian. Je crois que c'est le premier Américain que je rencontre. Que l'on s'entende bien, techniquement je connais déjà plein d'Américains et d'Américaines. Mais bon, ils vont au boulot en bus ou en vélo, conduisent des voitures de moins de 6m de long, trouvent qu'Obama est trop à droite, étaient contre la guerre en Irak (qu'ils savent placer sur une carte), trient leurs déchets et ne mettent la clim qu'en cas d'extrême nécessité. Et puis ils sont contre la possession d'armes à feu, ou alors pour la réguler vachement plus que maintenant.

Brian suivrait presque ce modèle... si seulement il n'était pas fan des armes à feu. J'ai donc profité d'une soirée bières pour faire mon éducation sur les armes à feu. Eh oui, les jeux vidéos ça suffit pas à tout comprendre dans ce domaine. Il faut un peu pratiquer.

J'ai donc eu droit à une présentation en règle de tous ses fusils. Il a commencé avec un Mauser 98K 1942, qui est toujours sous son lit. Eh oui, au cas où quelqu'un vient le voler ou l'assassiner. Je vous l'ai dit : il est Américain. Le genre de fusil qu'est le Mauser 1942 est encore un truc que j'arrive à envisager comme arme "personnelle": il n'y a guère que 5 balles, et bon ça peut passer pour une arme de chasse. C'est un fusil de guerre en fait, et ça perce a peu près n'importe quel gilet civil, et bien sûr toutes les petites têtes des enfants qui se trouverait alors dans le feu croisé mais bon...

Das Mauser 98K
On dirait un jouet. Et bah c'est qu'une impression.

Alors bien sûr, règle n°1, la sécurité. Ne jamais manipuler une arme chargée. Sauf pour faire sauter le caisson du voisin bourré qui se trompe de maison, mais ça c'est autre chose... Donc il a vidé les balles du fusil, en me montrant comment faire : c'est marrant c'est comme dans les jeux vidéos, tu recules en tournant la culasse et hop ça saute. Hum... Bref. Et il m'a dit que, bien sûr, il faut aussi que je vérifie moi-même toutes les armes qu'il me donne. Et comme je ne sais pas manipuler une arme, il n'est pas question que j'en touche une qui soit chargée. Déjà, ça j'en étais convaincu, mais c'est bien on était deux sur le coup ! C'est vrai qu'un fusil c'est quand même super lourd. Ne serait-ce qu'à m'imaginer crapahuter dans la boue, la neige, en portant ce machin à bout de bras, j'étais exténué. Donc j'ai appris à le porter correctement, à viser, à enclencher la sécurité ou non, à armer, à tirer, à éjecter la douille, mais toujours sans vraie balle. Bref, c'est bon, maintenant je peux tuer un ami qui veut me faire une surprise.

On est censé se sentir puissant avec une arme dans les mains, "dit-on". Pour ma part, je me trouvais essentiellement très mal à l'aise : j'avais peur du machin que je tenais dans les mains, même si j'étais sûr à 99,99999% qu'il n'y avait aucun danger. Donc moi quand je faisais mes exercices, je visais quand même son lit histoire d'amortir au cas où une balle se serait "quantiquement" glissée dans la chambre. Sur ce, règle n°2 de Brian : toujours respecter le bestiau, toujours imaginer qu'il est chargé. Je dois reconnaitre que Brian place la sécurité avant toute chose... enfin quand même après le fait de posséder 4 ou 5 flingues différents chez soi.

Ensuite j'ai vu ses 3 autres fusils, je sais plus lesquels c'était. Mais c'était pas les même balles, et puis certaines étaient à pointes creuses, d'autres anti-blindage, je m'attendais presque à voir la boite à grenades d'une minute à l'autre. Pense-t-il sérieusement qu'il va peut-être subir l'assaut d'une infanterie mécanisée blindée au point qu'il lui soit utile de prendre ce genre de munition ? Non, mais cela correspond à une peur primaire américaine : bon, on a tous nos dissonances cognitives hein...

Et puis, on a arrêté les fusils, on est passé au shotgun. Alors, j'avoue, ça c'est marrant. Bon, il y a toujours cette sensation bizarre qu'on touche quelque chose d'interdit (certes pas ici) et de vraiment très dangereux. Mais le sourire débile qu'on affiche, quand on entend le "shrik-shrik" en armant, compense de loin. Bien sûr moi j'armais avec la main gauche, en tenant la crosse avec la droite : ça c'est le mode classique,"by-the-book" [trad : comme dans le manuel], car tu peux toujours essayer le mode Terminator 1, en secouant de haut en bas une fois en le tenant par la garde (le truc qui bouge). Et y'a le mode expert, donc Terminator 2, ou tu laisses légèrement tomber ou au contraire tu l'envoies vers le haut, et puis tu fais tourner à la verticale en tenant toujours par la crosse. Tout dépend de la façon dont le mécanisme fonctionne (vers soi ou le contraire).

Souvenirs, souvenirs... de l'époque ou j'étais anti-terroriste du GIGN ou terroriste colombien.
J'adorais le shotgun (dit couramment "le 2-1").


Dans une semaine, on devrait aller au stand de tir. Fred insiste pour que j'aille tirer sur des cibles. C'est peut-être l'unique occasion que j'aurai dans ma vie de tirer avec des armes à feu donc autant en faire l'expérience. Et puis ce sera toujours une bonne préparation pour l'éventuelle invasion de zombies post-2012 !

To be continued, then.
[trad : à suivre]

mardi 24 août 2010

La phrase mythique

Déjà excusez-moi pour le goutte à goutte de ces billets ces temps-ci, mais entre les CV, le boulot, la rentrée et les disons "à-côtés" y'a pas des masses de temps. Mais contons donc à présent une nouvelle épopée du sieur Godet au Nouveau-Monde. Cette épopée s'intitule la quête de la phrase mythique. Attention je vois un peu trop de Kaamelott en ce moment, ça déteint peut-être un poil sur le billet...

Tout commence avec une bière. Pas dégueue, typique du Colorado, une jolie brune sans mousse -- comme toutes les bières ici, à se demander s'ils ont jamais pensé à mettre des bulles ailleurs que dans du Coca -- avec un petit goût de caramel sympathique... Le genre de bière qu'on en boit pas qu'une, sinon on est triste. La bière n'est pas tellement le sujet de cette quête, mais c'est elle qui va faire basculer une simple opération piscine-soleil-bières en aventure extraordinaire. Il me fallait l'introduire.

Piscine-soleil-bières, c'était donc le plan de dimanche après-midi. En effet, le seigneur Mac, dit "Le Chevalier à la Casquette" est venu me chercher sur son fringant destrier -- c'est à dire dans une chevrolet genre 406 -- pour qu'on aille gentiment se miner le tronc chez seigneur Fred, dit "Le Chevalier Brésilien". En effet, Fred le Brésilien, possède un magnifique château au sud de Boulder, dans le plus pur style américain : doit y'avoir 500 baraques dans ce machin et elles sont toutes RIGOUREUSEMENT identiques : dans le genre gestion de process et réduction des coûts, les mecs on voit qu'ils ont bossé leurs cours ! M'enfin si t'es bourré, bonjour le drame. Besoin de faire 500 baraques avant de pouvoir pioncer... Surtout que si t'as un appart qu'est au premier étage de ces maisons, tu peux facilement te gravir tes 1500m dans la soirée ! En même temps, boire de l'alcool c'est mal ! Donc bon... Et puis comme c'est au milieu de rien tu rentres forcément en bagnole -- enfin à moins de vouloir en plus te la jouer survivor sur 25 miles -- c'est une sorte de mesure anti-alcoolisme à l'américaine.

Mais du coup, comme y'a rien autour, y'a de la place dedans ! Et donc les promoteurs, ils t'ont construit une piscine bien sympatoche au milieu de ces "condominiums" (marrant qu'ils aient gardé l'appellation latine ces Américains quand même ! Et dommage qu'ils aient zappé la déclinaison, d'habitude ils les respectent).

Des condos typiques du Colorado.
C'est joli, mais sans voiture, heureusement qu'y pas de poutres apparentes !

Le plan initialement c'était barbecue-piscine-soleil-bières. Le barbecue a vite été torché. Littéralement vu que les tuyaux d'alimentation de gaz étaient mal vissées et que ça fuyait le butane à plein régime. Donc bon, nous, pas dingues, on a juste cuit un ou deux bœufs et cinq cochons -- histoire d'avoir un apéro décent -- et puis on a appelé un responsable pour qu'il s'occupe de mourir à notre place en tripotant le machin. Après, on est allé à la piscine et on l'a joué Perceval et Caradoc, dans l'eau jusqu'au torse. Nous étions bien d'ailleurs plus nombreux que ces deux compères ! Parce qu'outre le seigneur Mac et le seigneur Fred, y'avait le seigneur Boris dit "Le Chevalier au Yaourt"*, le chevalier Brian dit ... gardons ça pour plus tard et enfin la dame Grace, damoiselle du Chevalier à la Casquette.

Depuis que je connais ces larrons, j'attends avec impatience de pouvoir exécuter un plan machiavélique et libérateur. Nous sommes alors chez Fred. Comme nous finissons nos bières, Brian s'éclipse, pour en chercher d'autres au frigo... D'un trait je m'approche de Fred, et lui pose la question... Mais non je l'ai pas demandé en mariage ! Enfin bon Fred répond par une syntaxe inappropriée, ça n'a pas marché. Un autre espoir ? Mac va encore me répondre avec 4 mots d'argot**, ça marchera pas, et Grace est introuvable. Mais il reste Boris, qui a bien vu où Brian s'éclipsait. Et je peux alors m'exclamer de nouveau :
- Boris, where is Brian ?
Et là, littéralement, le Graal, sans aucune déformation :
- Hm, Brian is in the kitchen.

BAM !!! Nailed it ! Ahah who's your daddy ?!

You did it man !

Il m'a fallu toute ma contenance pour ne pas hurler de joie et mettre un terme à ma vie sociale boulderate. Déjà que j'avais posé la question de façon extatique... J'ai donc simplement profité de l'occasion pour finir la bière, faire un petit clin d'œil à la caméra, saluer le retour de Brian, désormais dit le "Chevalier dans La Cuisine", et faire marcher à nouveau le décapsuleur.



* il est bulgare... ... ... désolé...
** la dernière expression américaine en date qu'il m'a apprise : "I'm out like a boner in sweatpants". Ça veut juste dire qu'on sort, avec enthousiasme ou énergie, bref on sort et on le montre. Pour vous figurer l'image (warning, c'est pas fin)... des sweatpants, c'est un pantalon de jogging. Un boner, c'est une érection. Ouais... quand il l'a dite j'étais écroulé !

dimanche 15 août 2010

Et ça repart !

"Et bien me voilà !"

Retour d'un road-trip de vacances qui se voulait reposant et qui se révéla éreintant. Ces dix jours ont été de forts moments d'émotions. A l'assaut du sud-ouest américain, on réalise vraiment combien les Etats-Unis sont un pays définitivement "exotique".

Notre petit trip de 10j (l'itinéraire est ici)

Entre la démesure de la nature et celle de l'être humain -- la seconde probablement façonnée par la première -- il est difficile de résumer ces expériences sur un blog. Ou plutôt, je ne sais pas le faire. Je ne développerai donc pas longtemps paragraphes sur paragraphes à conter les paysages. Je me contenterai de laisser quelques photos, dont je placerai le lien ici, dès que je les aurais "picasées". Et encore... les photos ont -- pour l'instant encore -- le défaut d'être en 2D, et le Grand Canyon y parait une sorte de petite fa-faille tout mignonne gentiment dessinée sur le plateau du Colorado. On n'arrive pas à voir les 20 kilomètres qui nous séparent de l'autre rive, ni les 2 km de dénivelé jusqu'au fleuve. Ni les 75km de distance de terre qui nous séparent des collines que l'on devinent au loin, et qui ne s'impriment pas sur l'argentique numérique de nos appareils photos, incomparable à nos yeux.

Mais pour vous dire ce que l'on ressent devant les paysages américains... Généralement, chaque fois que l'on passe une colline on balance une exclamation ou un juron. "La vache !", "Tudiou" ou "Sa mère" pour les plus polis d'entre eux. Et finalement, l'impression se résume souvent par "Devant, ça a l'air loin". Et ça l'est. Pourtant la rotondité de la Terre est la même partout*, et nous aussi on a des montagnes. A Toulouse, on les voit bien les Pyrénées, alors ? Je ne sais pas... Ça n'a rien à voir, c'est tout. Peut-être le fait que ces paysages soit nus, dépourvus de toute construction humaine -- à part bien sûr ces énormes poteaux électriques qui n'auraient pas fait long feu eût-on disposé d'une hache sous la main. Mais bon, poteaux ou pas, cela en met plein les yeux.

Ou plutôt "Ce n'est pas tant que ça t'en mette plein les yeux, c'est que ça t'en met plein l'âme".


Photographie de 1909 retrouvée par hasard au Grand Canyon
La première promotion de Supaéro s'était alors invitée au Colorado


* le premier qui me sort que ce n'est qu'une approximation, il prend une baffe.

mercredi 28 juillet 2010

Une petite pause

Coucou les amis,

Un petit message pour vous dire qu'en raison de la venue de mes géniteurs, et le fait que je vais partir avec eux à l'assaut des rocheuses et du désert, je ne vais pas mettre à jour ce blog jusqu'au 10 août environ.

Mais plein de billets sont déjà en préparation avec notamment "Les chiottes de l'ingénieur" et "Géométrie boulderate". Alors... restez postés !

lundi 26 juillet 2010

Tout ça pour un sandwich ?

Boulder, ça veut quand même dire "grosse caillasse" en anglais. Si l'on regarde à l'est, on comprend pas trop. Mais quand on se tourne à l'ouest, alors on voit bien pourquoi la ville porte ce nom. Les Flatirons ("semelles de fer à repasser" pour rappel) dominent en effet largement le paysage Boulderien et les Rocheuses s'imposent au-delà, avec encore aujourd'hui de la neige sur les plus hauts sommets. En fait le seul truc qu'il manquerait à Boulder pour le rendre son paysage encore plus "awesome" (trad : "cool" :p) c'est la mer. Et tout le monde le sait bien ici, aussi certains artistes se sont laissés aller à imaginer le "awesomer"*.

Boulder, California

Vous ne pouvez pas voir les détails sur cette mauvaise photo, mais la ville de Boulder y est très bien représentée, tout juste coupée au sud après l'université. On y distingue même l'Engineering Center ainsi que les autres principaux bâtiments de l'Université. Et j'avoue : ça claquerait sa mère wesh !


Il y a deux semaines, j'étais parti biker dans cette belle contrée. Ne pas comprendre chevaucher une Harley Davidson mais plutôt monter en selle sur mon vélo premier prix qui vaut -- et neuf ! -- moins cher que les accessoires qui l'ornent (lumières avant et arrière, panier, chaîne antivol, puce électronique et bien-sur mini-bar). Avec dans l'idée de monter quelques centaines de mètres, histoire de surplomber le Boulder County.

J'avais remonté le Boulder Canyon Drive, qui comme vous l'avez deviné serpente dans le... Boulder Canyon. J'avais ensuite essayé de passer de cette route à une autre route, malheureusement il y avait des propriétés privées partout et je n'avais pas envie de recevoir du calibre 22 dans les fesses pour avoir odieusement roulé sur les terres d'un fermier boulderate. J'avais donc rebroussé chemin, et le temps n'aidant pas, j'avais été forcé d'écourter ma balade sans avoir véritablement grimpé quelque chose -- et ce contrairement à ce que disait mes cuisses qui objectèrent d'ailleurs furieusement les jours suivants.

Mais j'avais déjà eu l'occasion de voir de bien belles choses. En effet, j'ai pu contemplé THE Boulder, le rocher qui donne son nom à la ville. C'est effectivement un bien beau rocher. Jugez plutôt :

Boulder's boulder's boulder.
(trad : Le rocher de Boulder est un rocher)

Mais également au programme, j'avais pu contempler d'étranges sculptures sur l'eau. Une preuve certaine de l'existence d'extra-terrestres à Boulder, Colorado.

Les pierres aussi ont le droit de faire du yoga dans la Boulder Creek

Mais bon, je ne voulais pas suivre les routes. J'ai voulu tracer mon chemin. Aller plus haut, aller plus haut. Où l'on oublie ses souvenirs. Aller plus haut, aller plus haut, se rapprocher de l'avenir. Allez tous en coeur !!! Hum...

Donc je voulais gravir le Mont Audubon. John-Jack Audubon, c'était un frenchie, encore un. Il a étudié plein d'oiseaux et il adorait ce pays. Donc les Américains l'honorent à plein d'endroits, un mont par-ci, une fondation par là. Alors pourtant qu'il a jamais mis les pieds au Colorado. Mais faut bien donner des noms... :p Le Mont Audubon, c'est déjà une belle bête puisqu'il culmine à 13223 pieds, soit 4030 m. J'ai proposé ça au labo, mais ils ont tous trouvé des excuses pour se défiler. Seul Fred a accepté le challenge.

Nous sommes donc partis à deux Samedi matin, vers 8h, pour vaincre le géant. Et alors que je sors juste de chez moi, je vois ça :

WTF ?!

Un cerf se promenait tranquillement sur mon parking, à brouter les feuilles comme si de rien n'était. J'étais habitué maintenant à voir des écureuils tous les dix mètres, des ratons-laveurs le soir, et même des moufettes, sans parler de la tripotée de souris et de mulots. Mais le cerf dans le parking c'était une première. Pour ceux qui pense que c'est photoshoppé voilà une vidéo de la scène. Je rappelle que mon appareil photo a un zoom quasi-inexistant.


Avec Fred, on a regardé l'animal sans y croire pendant quelques temps, puis on a finalement décidé de mettre pleins gaz vers le Lac Mitchell, notre point de départ vers Audubon. Nous sommes arrivés assez tard, et nous avons dû garer la voiture à une borne du point de départ de la piste, car la région est assez touristique. Nous allons emprunter le chemin quand nous tombons sur un panneau terrifiant, indeed :

Un lion des montagnes, ça n'est jamais qu'un gros chat, hein... enfin... quand même...

Mais bon, nous avions chacun laissé nos dernières volontés dans la voiture donc nous serons en paix avec nous-mêmes, le cas échéant où un troupeau de cougars (rrrrrrrrr !) nous tombait dessus en pleine ascension. Et puis nous avons également chacun un couteau (bon moi c'est un couteau à bout rond, mais hey on fait ce qu'on peut). Nous commençons donc la grimpette des 1000 derniers mètres, puisque c'est à peu de choses près le dénivelé du sentier.

Inutile de vous dire que c'était absolument magnifique. Je ne peux pas mettre toutes les photos ici mais de toute façon, ce ne sont pas des expériences qu'on résume avec des photos. Imaginez simplement un sentier qui commence entre les pins, qui serpente gentiment avant d'exposer les premières montagnes alentours, gentiment grignotées par les nuages, quelques mille pieds en dessous de vous. Et encore, ce n'est que le début. Car cela grimpe comme ça sur environ 200 mètres de dénivelé, tout doucement. Ensuite, on marche à découvert sur un sentier qui s'assimile de plus en plus à un vague tracé sur un tas de cailloux. Au bout d'environ 750m de dénivelé on atteint la base du Mont Audubon, à proprement parler.

Le panorama à mi-parcours. On pourrait s'arrêter là non ?
(cliquez-moi pour voir les détails)

Mais qu'est-ce que le Mont Audubon ? C'est avant-tout un gros tas de cailloux. Littéralement. L'appellation "les Rocheuses" ne m'a jamais semblé aussi criante de vérité. Les plus gros blocs font peut-être un mètre de diamètre, les plus petits sont des galets. Et il n'y a plus de sentier ! Il faut grimper -- escalader serait plus juste -- les derniers deux cents mètres comme un grand. Avoir couru sur les rochers des plages bretonnes dans sa jeunesse, ça aide. J'ouvre ainsi la trace, testant chaque rocher, chaque prise, car Fred est hésitant. Il faut dire que c'est difficile. Depuis 1/2h nous avons mal à la tête, et je pleure désormais à chaudes larmes. Non par pour l'émotion, du tout, mais par réaction physiologique à l'altitude et la sécheresse. Arrivé à mi-parcours cependant, nous faisons la rencontre tant redoutée : un animal sauvage se dresse devant moi, à quelques mètres à peine, et me crie dessus.

The Vorpal Marmot
(trad: la marmotte vorpale(=tueuse), en référence au lapin des Monty Pythons)

Le petit être est bien courageux car il m'a tenu tête alors que j'étais à moins d'un mètre cinquante. Sa maison se trouve probablement juste sous le gros caillou. Nous continuons donc sur les derniers mètres... et en fait il en restait encore vingt derrière... puis encore quinze. Ça n'en finit pas. Mais une fois arrivé tout en haut, c'est l'exultation. Nous dominons toutes les montagnes immédiatement aux alentours et avec peut-être 20km de visibilité le panorama est ahurissant. Il est 13h30 nous en profitons pour grailler. Et j'ai bien sûr amené un saucisson !**

Le Frenchie déguste son saucisson. 
(mon béret et ma baguette sont hors-cadre)

Nous restons là une demi-heure. Nous aimerions rester plus longtemps mais les nuages qui montent vers nous du nord ne m'inspire guère. Et redescendre les rochers ne va pas être facile. Je me rappelle de mes souvenirs de météorologie en pilotage concernant la montagne "La seule chose dont tu peux être sûr en montagne, c'est que ça peut toujours partir en sucette en moins de dix minutes." Nous écourtons donc la pause et nous descendons, au moins histoire de ne pas avoir à redescendre la pile de caillasses sous la pluie ou la neige. Quand même, c'était agréable, là haut...

Parce que Supaéro, ça laisse des habitudes...

Et pourquoi avons-nous gravi cette montagne ? Bien sûr pour la découverte, la liberté, etc. Mais aussi parce que nous allons avoir un sandwich gratuit ! Toute photo sur un mont assez élevé de la région donne un repas gratuit dans une sandwicherie de la colline de l'Université.

Donc... tout ça... pour un sandwich ?




* A ceux qui pense que c'est une faute : oui c'est vrai, mais tout le monde parle comme ça ici !
** Une saucisse sèche italienne. Plus proche d'un chorizo que d'autre chose.

jeudi 22 juillet 2010

Emission de variétés

Malheureusement, je ne vais pas commenter le dernier album de Tokio Hotel. Quoique, ça pourrait être amusant, enfin 2 minutes hein, après ça passerait le cap de la souffrance. Mais non.

Non, je discute de cet "objet" étrange qui s'appelle la variété. En anglais on dit "manifold" -- et non ça ne veut pas dire, dans ce cas, collecteur d'admission. En Allemand, on dit Mannigfaltigkeit -- enfin plutôt on écrit, parce que pour le dire il faut se lever tôt. En italien, on dit "ma che è questa merda ?", et en espagnol à peu près pareil. Je parle de ça :

Poire, bouteille, colon hypertrophié fou, on y voit ce qu'on veut hein...

"Hmm... magnifique !" Non je vois bien à vos yeux perplexes que vous doutez quelque peu de l'intérêt de la figure. Après tout ce n'est qu'une sorte de grosse poire qui se recourbe et se rendre dedans. Klein y voyait une bouteille, lui. Alcoolique ! Le problème c'est que personne -- sauf peut-être Poincaré -- n'a jamais su la forme que ça a vraiment : ce bouzin n'existe pas à l'origine en 3D... mais en quatre ! Boulot oblige, je vois désormais ça partout. Quelques explications avant d'en venir à un nouveau choc culturel. Promis, ce sera frais et léger. L'explication pas le choc.



Si vous regardez davantage l'ignoble dessin de la bouteille, vous remarquerez -- ou avez peut-être déjà remarqué et là vous êtes très forts -- qu'il y a un problème. En effet, où est l'intérieur de la bouteille ? Mettez-vous sur la surface de la bouteille et parcourez là, vous reviendrez vite au même point mais à l'envers. C'est en effet la même que chose que the famous ruban de Möbius (attention certains mots piquent les yeux), mais cette fois il n'y a pas de "bord" à la figure.

Quand Mobius rencontre la politique étrangère américaine... ça fait mouche !
(dsl pour les non-anglophones, pas de traduction cette fois, pas possible ! :p)
( (c) Tom Tomorrow )

Allez, emballez, c'est plié. Minute papillon ! Certes, le côté ruban de Möbius rendait la figure bizarre. Mais y'a autre chose... Le truc qui rend cette bouteille un poil moche, c'est le fait qu'elle s'intersecte : le col passe à travers le corps principal. Mais en fait c'est pas vrai... Sur l'image montrée, c'est vrai. Mais... en fait... c'est faux ! C'est parce que cette figure n'est pas originellement en 3D, je vous le rappelle, elle est en 4D*. Et en 4D, elle ne se coupe pas ! Mais si comme sur le dessin on essaye de la foutre en 3D, elle se coupe... (>_<) ...

Mais non c'est pas compliqué ! Regardez : faites un noeud simple avec une ficelle, bon vous n'avez pas coupé la ficelle ? Maintenant dessinez au crayon votre noeud sur une feuille de papier : vos traits se croisent forcément, formant sur le papier une sorte de bretzel -- surtout si vous avez faim à ce moment-là. Vous êtes passés de trois dimensions à deux dimensions, ça a créé un drame pour votre magnifique noeud et un gargouillement dans votre ventre. D'ailleurs, le vrai bretzel ne se coupe pas en son milieu, c'est que les bretzels tout durs d'Ancel qui se croisent à cette endroit, les vrais se torsadent. Il faut donc bien imaginer que le col de la bouteille ne passe jamais au travers du corps principal : il passe à côté, dans la 4D, tout comme la ficelle ne s'est jamais interpénétrée, grâce à la 3D, pour que vous réussissiez votre noeud -- ou alors vous devez en bousiller des lacets.

Unrelated picture is unrelated (et pourtant : ça donne faim hein ?)

Alors quel rapport avec ce que je fais ? Bah il faut imaginer que je suis en train de me débattre avec ce genre d'objets funky. Ces objets bizarres sont un cas particulier -- extrêmement particulier même -- de "variétés" mathématiques. La notion de variété en mathématiques est en fait littéralement "apocalyptique" (de apo-kaluptos, c'est à dire "qui enlève le voile") tant sa véritable définition est inaccessible au commun des mortels -- même après avoir bouffé deux ans de classe prépa -- mais a également permis de révéler à la physique moderne l'essentiel de ce qu'elle connait actuellement (de la relativité générale à la mécanique quantique).

En gros, ça a été inventé au début du XIXe siècle et érigé en monument de réflexion au début du XXe. Ce qui dit tout. En effet, tous les mathématiques avant le XIXe sont compréhensibles. Les gars font des calculs balèzes mais tout est lisible, et puis les concepts sous-jacents cassent pas trois pattes à un caneton. Puis de 1800 jusqu'aux années 1950 et l'invention de l'ordinateur -- qui a alors transformé la population de matheux en grosses feignasses du calcul a la mano -- on dirait que les mathématiciens se lâchent : ils se rendent malheureusement compte qu'on peut totalement se passer de dessins et de sens commun pour faire des maths ! Et avec la mode du pavot et de l'absinthe qui s'installait, ça a donné les plus brillants théorèmes qu'on connaisse, encore aujourd'hui...

John Poincaré tire sur un bédo avant de s'attaquer à une variété de C2 (4D oblige)
(photographie d'époque)

Mes variétés n'ont pas la forme d'une bouteille. En fait, j'ai aucune foutue idée de la tête qu'elles ont, mais bon, je pense qu'elles se croisent un peu comme la bouteille. Disons, que le contraire serait sacrément étonnant. En effet, moi c'est même pas en dimension 4, mais plutôt 18... donc vous imaginez donc bien qu'y a pleins "d'endroits" où se faufiler pour finir par donner un truc incroyablement abscons une fois revenu 3D ! Enfin je vous rassure, au délà de 4, c'est plus le nombre de dimensions qui compte... on voit rien, point barre. Enfin bon, en faisant quelques efforts je peux ramener ça à 6. Ce qui représente 3dimensions x2 donc rien de bien différent du monde, perçu par les caméléons (putain les pauvres) ou un mec bourré. On s'étonne que John Poincaré disait voir jusqu'à la 6ème dimension : boudu, lui suffisait de se finir le cabinet à alcools et se gaver d'absinthe de pneu. Finalement, tout ça n'est donc bien qu'un problème de bouteille. 

En tous les cas, je comprends rien à ce que je manipule. Et j'y vais donc allegro furioso (alla supaero), comportement typique de l'ingénieur -- et ça s'intensifie si celui-ci est supaérien -- face à des mathématiques un peu poussées. "Mais pourquoi tu nous as causé des immersions non-plongées des sous-variétés topologiques de R4 ? (oui c'est bien ce dont nous avons discuté ici, ça fait peur hein...)".



Eh bien, hier, j'en ai eu marre de bouffer du Wikipédia, j'ai dit : je balance tout, je vais aller voir un être humain et il va m'apprendre toutes ces joyeusetés. Et donc, je recherche sur le site de l'université du Colorado qui sont les PC men et women (les jeunes profs) qui traitent des variétés, et si possible de mécanique hamiltonienne -- d'ailleurs si vous voulez, on peut en parler de ça aussi, mais c'est moins sexy que la binouze à Klein. Et je vois, sur le site, deux ou trois cours qui pourraient fort m'intéresser. Ô joie, ils commencent début Septembre!

Et c'est là que l'ami Mac -- qui avait dû m'espionner rah le sioux -- me demande, intrigué, si je vais prendre des cours ici, puisqu'il connait mon statut de "alien scholar" (écolier ou scolaire, au sens ancien du terme, étranger) et non de student (étudiant). Je lui dis que je compte juste assister à ces cours là, comme ça, en auditeur libre. Et là, je me rend compte de mon erreur fatale... Auditeur libre se dit juste "auditor" en anglais. Il manque le côté "free" non ? Bah oui, faut payer bonbon pour assister à des cours là-bas. Non pas que les cours soient gratuits à l'Université en France, mais bon, quand on bosse à Supaéro, ça m'étonnerait qu'on ait pas le droit de venir squatter un amphi. En fait, ça permettrait même de faire effet de population dans l'amphi, et ça nous éviterait tous ces discours sur l'absentéisme en cours d'optique. Le BDE devrait sérieusement envisager de créer un réseau d'élèves "réservistes" appelables à la demande pour remplacer les grasse-matineurs et les flemmards.

Damned. Je me renseigne un peu avec lui sur le prix que ce serait. On hésite un peu, et on suppose que je ne vais pas payer les frais universitaires généraux. En supposant que mon statut se transfère à un statut avoisinant. Et que la personne du bâtiment administratif signe un peu vite la paperasse. Bon. Bah les cours que je voulais me reviendraient à 2000 euros environ. Je ne dis mot, et ré-ouvre promptement mes 10 onglets Wikipédia.

Ça c'est mon environnement de travail depuis 3 jours : lisez donc le titre des onglets pour vous marrer.
(je tiens à préciser que je n'ai affiché ici que la moins violente, et de loin, des pages)

Mais bon, j'insiste, je m'étonne, je trépigne, je m'exclame qu'il doit quand même bien y avoir des dérogations possibles, pour juste venir, s'asseoir dans un coin sans rien dire et sans valider le module. Je veux bien même me cacher sous un drap s'il faut ! Fred arrive en renfort, pour expliquer que c'est effectivement possible si mon prof connait l'autre prof, qu'il me signe un papier et si Mars est en conjonction avec Saturne le dernier samedi du mois où la demande est faite ça passe. Alors qu'il ne s'agit quand même de prendre quelques dizaines d'heures de maths, bourrins en plus. Et puis zut, Lagrange et Poincaré, les grands nababs de ces machins-là, ils étaient Français, alors hein, copyright République Française... 

Grumpf. Pour pas dire autre chose. Wikipédia me re-voilà...



* Pour ceux qui ont du mal à voir en 4D, voilà une astuce : visualisez un espace de dimension n, et puis prenez n=4.

mardi 20 juillet 2010

The more the merrier

[trad : plus on est de fous, plus on rit]

Revenons à des choses un peu plus sérieuses que ces glaçons de l'enfer... mais promis dès que j'ai appliqué le procédé expérimental d'Enguerran et que j'ai des résultats, je vous reviens. En effet, parlons un peu de mon labo.

Jusqu'à présent, c'était un mix entre un open space (trad : plateau ouvert) et un cimetière. J'ai envie de dire qu'on y bossait donc à tombeau ouvert. Hum. Enfin bon, c'était un peu mort quoi. A part l'ami Mac, qui commentait régulièrement les résultats des Mets (trad : l'équipe de baseball de New York) y'avait pas grand monde. De temps en temps, Steve, le responsable du réseau informatique, venait faire quelques branchements ; quitte parfois à travailler sous nos bureaux pendant que nous même y travaillions, situation étrange et... embarrassante.

Parfois également, les électroniciens d'à côté venaient utiliser notre congélateur qui n'abrite pour l'instant que de la vodka, du pastis et du rhum rien. Et ce afin de refroidir l'équipement éléctronique très sensible qu'ils manipulent. D'aucuns diront "Attends l'université a des supers pelouses bien entretenues, entretien un bison de 800kg, et tout... et n'a pas le budget pour donner à ces gars là un congélo alors qu'ils en ont besoin : y'a une vraie dichotomie là !". Ce à quoi je répondrai, avec hauteur, "fair enough" (trad. littérale : "assez juste"). En effet, "fair enough" semble être, ici du moins, un équivalent RIGOUREUX du fameux "C'est pas faux!" de Caradoc, rendu célèbre par Perceval. Je commence à l'utiliser d'ailleurs quand on me cause de trucs aussi incompréhensibles que de crwoissant au chocolat. Et, by the way, Angela m'a confié connaitre bien les croissants au chocolat : apparemment ça existe en Suisse Haute-Savoie. Diantre, il va falloir ré-annexer la province...

Notre laboratoire se peuple donc peu à peu. Nous avons doublé de taille la semaine dernière avec l'arrivée de Loren et de Fred. Deux hommes, malgré le prénom du premier. C'est parce qu'aux Etats Unis, pour savoir si un prénom est masculin ou féminin, quand c'est un peu exotique (=français) faut juste regarder s'il y a un e à la fin. Par exemple : Maxime c'est féminin, René (sans e !) c'est féminin, Jule c'est féminin (en fait celui-là vient de Jewel et pas de Jules...). Ils sont forts les ricains, damn !

Fred vient du Brésil : ça fait du bien d'avoir quelqu'un à qui serrer la paluche tous les matins. Hé oui, les américains, une fois et c'est pour la vie ! Faudrait quand même pas mélanger les microbes trop souvent. Et puis j'ai trouvé avec qui parler pour tailler bien comme il faut -- et louer également quand il le faut -- les Etats-Unis d'Amérique. Remarque je ne suis pas très honnête : ils sont très bons publics pour se foutre de leur pays les Américains. Notamment, tous les ingénieurs et scientifiques américains ont conscience de leur "backwardism" (trad : "retard") sur les unités utilisées en physique, comme vous avez pu le constater dans le billet d'hier. Mac m'a d'ailleurs confié que quand il a découvert l'existence du système métrique, il avait envie d'aller abattre au Desert Eagle tous les haut responsables de l'éducation nationale de leur pays pour les avoir maintenuv dans un système décadent. Ça c'est parce qu'il était jeune et idéaliste. Aujourd'hui il y serait allé au pompe :


Mac va faire un tour à l'office des Poids et Mesures des Etats-Unis d'Amérique 

Vendredi dernier, c'était ainsi l'occasion de se faire une petite sortie dans les bars boulderates. Nous nous sommes dirigés à 7 (on a réussi à s'agréger les électroniciens en mal de congélo) vers un snack-bar. On y a bien bu et grassement bouffé.

On a commencé par des nachos. Mais à la mode américaine, c'est à dire que : tu prends un grand plat... non ça c'est un grand plat français, tu dois prendre un grand plat. Le truc genre enjoliveur de tracteur. Bon, tu vides ensuite un paquet de nachos (ce qu'on appelle souvent chips tortillas en France, pour une raison bien mystérieuse). Pour le français moyen, cela revient donc à vider plusieurs paquets de nachos format familial extra large +50% gratuit dans l'enjoliveur de tracteur précité. Ensuite tu vides une marmite de haricots rouges et de maïs sur les nachos. Non, ça c'est une cassolette, même si tu la portes à deux mains, j'ai dit une marmite. Et tu déplaces -- à la grue, boudu, va pas te ruiner les reins ! -- l'ensemble sous une bétonneuse à jack (c'est un fromage, pas le capitaine Sparrow) et à crème fraiche pour achever l'édifice mexicain, qui tient d'ailleurs beaucoup dans sa taille et sa compacité de Chichen Itza. Puis avec la même grue tu transfères ça sur une table d'américains affamés.

Un distributeur de fromage fondu typique, que l'on trouve dans la plupart des restos aux Etats-Unis

Pour ma part, j'ai découvert un concept absolument... gras. Non parce que les nachos, c'était encore acceptable. Please welcome sous vos applaudissements : les frites au fromage. On frôle probablement le demi-point Daste en terme de fatisserie*. Le concept est simple, tu fais des frites, puis tu rappelles la bétonneuse et tu verses dessus une demi-motte de cheddar fondu. Trop génial ! Les Américains ne mangent pas de fromage comme ça : il faut forcément que ça accompagne quelque chose -- ça peut-y pas accompagner le pain, tudiou ?! En tout cas, voilà encore une idée magnifique pour que l'industrie du cheddar prospère.

La portion typique pour bébé ou apéritif de cheese french fries... ouf... je me sens pas très bien, je vais... juste aller...

Ceci étant, ça attaque : la nuit j'ai sué le gras pendant  des heures dans une sorte de demi-sommeil agité. J'ai même rêvé que j'étais une sorte de burrito géant qui s'enveloppait dans son drap-tortilla. Enfin bon ça c'était peut-être pas qu'à cause des frites...



* L'échelle de Daste mesure la densité de gras dans un plat. Il fonctionne sur un système traditionnel donc... impérial : 15 points fat font 1 point taurin ; 5 points taurin font un point Daste. Actuellement, les physiciens ne sont pas encore certains que le point Daste puisse être atteint dans l'univers connu. Le plus haut point atteint à ce jour sur l'échelle de Daste le fut par le "Richman Kebab" bratislavien, noté à 4,37 points taurins. Veuiller noter que le beurre ou l'huile purs ne montent chacun guère qu'à 4,1 points taurins.

lundi 19 juillet 2010

Le déclin de l'impérialisme américain

Il y a quand même un truc sur lequel les américains ont de très sérieux progrès à faire. Un truc, qui les fait passer au mieux pour des excentriques et qui donne à tous leurs scientifiques et ingénieurs des maux de tête quand il s'agit de faire des calculs. Ce truc, c'est leur système d'unité, dit système impérial. Moins pire que les anglais à leurs heures de gloire (ils sont métriques maintenant, eux !). Mais quand même bien étrange.

Les Américains apprennent très tardivement dans leur vie l'existence d'un système d'unité adapté à la science.
(Trad : "Ceci est le module d'introduction à la physique 101, qui est aussi inclus dans le module Etudes des Fusées 651.") ((c) Tom Swanson)

Mais plutôt que de se marrer avec les classiques pieds et pouces, allons examiner une unité un peu folklorique de ce système. Les Américains semblent raffoler -- tout du moins les professeurs américains et ceux qui écrivent les bouquins -- de cette magnifique unité qu'est le slug (trad : limace). Un slug est en fait une unité parfaitement logique dans le système pound-feet-second (livre-pied-seconde*), et cela la rend malheureusement complètement inepte pour n'importe quel d'autre.

A la base, c'est ça une slug et ça aurait du le rester !
((c) Kjetil Lenes, sous Creative Commons)

Le slug, c'est la masse qui accélère d'un pied/s² quand on lui applique une force de valeur une livre-force (c'est à dire une livre que multiplie la constante de gravitation à la surface de la terre, qui vaut 9,81 m/s², donc 32.19 pieds/s²). Ce qui est marrant, c'est que le slug peut-être découpé en douze pouces baptisés donc "pouces de limace", ce qui, en anglais et condensé, donne slinch (slug-inch), parfois aussi francisé en slugette ! 12 slinches ou slugettes valent donc 1 slug.

En même temps, si la limace qui a donné son nom a l'unité avait vraiment fait ce poids là -- enfin en physique on dit plutôt cette masse là -- et bah, putaing' cong' elle la méritait son unité quoi !

Un commentaire, Jabba ?

Mais précisons cette querelle, pour les lecteurs de ce blog qui ne comprennent pas forcément pourquoi je fais tout un foin d'une simple différence d'unités physiques. Actuellement les physiciens/ingénieurs/gens-normaux-qui-calculent-des-trucs-avec-des-unités utilisent le système le "MKS" (mètre-kg-seconde), et les cosmologistes et les chimistes -- comment ça "ils sont pas comme nous" ?! -- utilisent le décadent "CGS" (cm-gramme-s). Ce dernier reste quand même très facile à utiliser et même si certaines unités peuvent faire marrer, c'est juste parce que le MKS moyen n'y est pas habitué. Car le CGS est quand même un système "métrique", il est juste légèrement décalé. Car les chimistes et les cosmologistes sont des gens honorables.

Et puis il y a les Américains. Qui font dans l'impérialisme. Tant dans leurs calculs que dans leur politique finalement.

Une jolie carte (cliquez-moi !) qui montre la date à laquelle les différents pays du monde sont passés au système métrique. C'est quoi ce beau petit vert pétant au milieu de l'Europe, hein c'est quoi ? ^^ (source : Wikipédia)


Ce qui peut paraitre, pour des non-scientifiques, une simple histoire de se trouver des références communes entre étudiants de l'univers, est une observation tout à fait objective : le système impérial (anglais et américain principalement) est quand même fondamentalement fait pour emmerder le mec qui fait un calcul : c'est en base 12 (ou pire). Or, même les Anglais et les Américains écrivent aujourd'hui en base 10. Et c'est parce qu'on compte en base 10 que tous nos systèmes d'unités sont de 10 en 10 (mm, cm, dm, m, dam, hm, km, etc). Parce c'est plus simple !

Exemple 1 : combien font 89 cm + 26 cm ? Réponse immédiate 115 cm, et transfert immédiat à 1150 mm et 1,15 m. Ou encore 1,15*10^-3 km.

Exemple 2 : combien font 3 pieds et 5 pouces + 7 pieds et 11 pouces ? Réponse immédiate 10 pieds et 16 pouces... Oui... oui... mais ça fait combien 16 pouces ? Ah... bah ça fait 1 pied et 4 pouces. Ok donc au final on a 11 pieds et  4 pouces. Et donc en yards ça nous fait ? Bah 3 yards 2 pieds et 4 pouces. Okay, mais si je veux avoir un seul chiffre avec tout ça ? Ah bah ça fait 3 yards + 2/3 yards + 4/36ème de yards. Attendez je prends la caltos, je vous reviens...3.7916667 yards. Bon. Mais en miles ça fait combien ? Et le slug, il lui faut combien de temps pour parcourir cette distance avec sa livre-force ? AAAAAARG !

Ce qui est trivial dans le système métrique devient, en unités impériales, le dixième cercle de l'Enfer. Alors, les jeunes scientifiques américains, las de se casser les noisettes à faire des erreurs de calculs n'importe où et pour rien, arrêtent un jour ou l'autre d'utiliser leurs unités et passent en unités métriques. Définitivement. Cette transformation semble d'ailleurs se révéler être une sorte de rite de passage à l'âge adulte pour eux.

- So, it was like 10 km away... uh sorry uh like 6 miles.
[Donc, c'était à à peu près 10km... euh désolé à 6 miles.]
- You know, Simon, it's okay, now I... uh... I'm in the metric system.
[Tu sais, Simon, c'est bon maintenant je... euh... j'utilise le système métrique.]
- Whaoh, that's... good, i'd say ?
[Ouaoh, c'est... cool je suppose ?]
- Year... It's something every single american scientist has to do someday. But then... it's difficult, because you can't speak with your family anymore, or your friends. You can't comment on the weather anymore... But then, when you go abroad, people don't think you're a retard. It's a choice.
[Ouais... C'est quelque chose que chaque scientifique américain doit faire un jour ou l'autre. Mais bon... c'est difficile, tu peux plus causer avec ta famille, ou tes amis. Tu peux plus discuter du temps qu'il fait [ndlt: à cause des °F]. Mais du coup, quand tu vas à l'étranger, les gens ne te prennent plus pour un abruti. C'est un choix de vie.]
- Oh...
[Oh...]
- But I have a dream. A dream that someday, every bottle of every liquid will be printed with liters, every chicken roast quantified by a kg mass. And in every science book, the gravitation earth acceleration will be 9.80665 m/s²...
[Mais je fais un rêve. Un rêve qu'un jour, toutes les bouteilles seront indicés en litres, que tous les poulets rôtis seront quantifié par une masse en kilos. Et dans tous les livres, la constante d'accélération terrestre sera de 9,80665 m/s²...]
- You should go into politics, dude.
[Tu devrais faire de la politique, mec.]

Alors, bon, les Anglais étaient -- il n'y a pas si longtemps que ça -- encore bien meilleurs que les Américains hein... Avec notamment le furlong (trad littérale : "longueur de fourure"), qui est la distance moyenne sur laquelle un cheval attelé peut tirer un soc dans un sol meuble sans être fatigué. Pas mal hein ? Pour votre info, cela fait 40 baguettes. LOL ! Bon allez, plus sérieusement ça vaut 1000 pieds. Enfin en pieds anciens hein ^^ ! Bon j'arrête de me marrer, ça fait 660 pieds (modernes). Comment ça vous connaissez pas les pieds ? L'unité qui fit se crasher Mars Climate Orbiter parce qu'ils l'avaient pas convertie en mètres ?** Bon... ça fait 201,17 mètres.

 
[trad : "Hey, les gars, c'est par où Mars déjà ?"]


Mais même sans le furlong, à avoir des données en slug, feet, ounces, pounds-square-inch (le fameux psi) , british-thermal-unit (le moins célèbre mais tout aussi cocasse btu), etc... on se demande vraiment comment ils ont fait pour marcher sur la Lune... D'ailleurs la NASA est officiellement passée au système métrique, en 2007. Et c'est pour ça qu'ils arrivent plus à rien faire voler : ils sont coincés dans leurs calculs.

- Hey les gars, j'ai le poids de la navette en slugs, ça fait quoi en kg ?
- Beuarh...
- Beuarh...
- Beuarh...


* Arrivé là, on est normalement déjà mort de rire.
** En fait c'est ce que dit la légende. La réalité est bien une erreur d'unité mais de mesure d'une force (livre-force contre Newton) et non de distance. Cependant cela revient, en définitive, à la même erreur, une fois les calculs arrivés à leur terme.

jeudi 15 juillet 2010

Paranormal Activity - Return of the Deadly Glaçon

(Paranormal Activity est un film sorti en catimini en 2007 et véritablement en 2009 et qui fait peur si on a bu une ou deux bières avant)

"Quoi encore une histoire de Cthulhu et ton pommeau de douche à la con ?" Non... promis je ne citerai plus la Bête. Et puis c'est quand même un blog sur les Etats-Unis pas tellement sur mon imagination devant les puissances démoniaques. However... force est de constater que y'a des choses étranges qui se passent dans mon appartement avec l'eau. Après l'épisode de "la flaque incompréhensible", voici présenté "le mystère des glaçons".

Bon, tout le monde doit normalement savoir à quoi ressemble un glaçon. Ce qui est bien, aux Etats-Unis, c'est qu'ils ont les mêmes que chez nous : de jolis petits cubes arrondis. Rigolez pas y'a plein de trucs qu'on peut croire que c'est la même chose, et que ça l'est pas du tout. Par exemple un crwoissant. Même si dans ce cas, en fait c'était la même chose. M'enfin c'est l'idée. Et puis rappelons-nous qu'il existe encore le "chocolate crwoissant". Et je pense -- mais peut-être y avez-vous déjà pensé -- que cela pourrait se révéler être tout simplement... un pain au chocolat / une chocolatine pour les extrémistes du sud-ouest !

Bref. Un glaçon. C'est plat. Du moins, jusqu'à mes quasi-23 ans, c'est ce que je pensais. Maintenant je sais qu'il existe des glaçons qui ne sont pas plats... Et attention, je suis en pas en train de vous faire monter le suspens pour une petite bossette, non ! Mais allez, en voici une photo, jugez par vous même :

WTF ?! 
[trad : "Putaing', cong' ?!"]

Voilà. Vous voyez cette belle b... ce stalagmite fièrement dressé ? Et bah je n'ai aucune idée de ce qu'il fait là, quand j'ai sorti le rack à glaçon, ça a été la stupeur, l'effarement. Et ce n'est pas, en fait, la première fois que ça m'arrive. Mais la première fois, j'avais fait sortir les glaçons de leur bac avant de les regarder et les stalagmites -- il y en avait plusieurs alors -- s'étaient pétés dans l'évier. Il m'avait été difficile d'investiger véritablement la chose.

Mais devant un tel phénomène, je décidais de faire fonctionner mon cerveau d'ingénieur, afin de résoudre ce mystère. Parce que c'est quand même mystérieux. J'ai élaboré 3 pistes de réflexion. Ahem...



1. Mon congélo n'est pas humide/givré donc la formation naturelle du stalagmite, qui normalement, quand il est de glace, est formé par l'accrétion d'eau en un point précis, n'est pas possible ici. De plus, si c'était une formation naturelle, j'aurai très probablement des stalactites de glace dans mon freezer, et ce n'est bien évidemment pas le cas.



2. J'ai donc pensé à une accumulation naturelle de glace par congélation et surfusion. Je m'explique et j'essaye de mettre ça "in layman's terms", c'est à dire de le rendre compréhensible par tout un chacun... Supposons que les parois du bac à glaçons soit plus froides, initialement que l'eau que l'on met dedans. Puis que l'on place l'ensemble dans une chambre isotherme dont la température est très inférieure à 0°C, ce qui va donc provoquer un gel assez rapide de l'eau. Supposons encore que l'eau refroidisse beaucoup plus vite au contact des parois du bac à glaçon qu'au contact de l'air. Alors la partie gelée de l'eau va très logiquement progresser des bords (contre les parois du bac à glaçons) vers l'intérieur et jusqu'à la surface. Maintenant, faisons l'hypothèse classique d'un ingénieur en propulsion fusée à poudre, c'est à dire que l'épaisseur de combustible brulée est la même partout. Ici, cette hypothèse signifierait : l'épaisseur d'eau qui gèle à chaque instant dans le bac du glaçonne dépend pas de l'endroit de la paroi que l'on regarde. Allez, un petit schéma : les lignes bleues foncées correspondent à la progression de la couche de glace, lors de la "glaciation" -- on dit fusion en physique -- du futur glaçon.

"Bon, là, t'es sympa, Godet, mais bon qu'est-ce qu'on en fait de ça ?" Eh bien, il faut se rappeler que la glace prend plus de place que l'eau, significativement plus : près de 14%. Donc... je suis en train de comprimer l'eau qui est dans mon bac à glaçon et qui n'est pas encore gelée. Donc celle-ci va être poussée vers le haut et va alors s'épancher sur les côtés. A ce moment elle va geler assez rapidement puisqu'elle sera en contact avec la glace, qui est une paroi solide, au même titre que celle du bac du glaçon, on peut même gager que l'échange thermique y est meilleur. Version traduite cela signifie que l'eau va très vite geler en contact avec la paroi de glace sur laquelle elle est poussée. Schéma, encore un :
Mais là encore, pas vraiment d'explication au phénomène. Tout juste pourrait-on voir apparaitre une petite bosse au centre du bac du glaçon (et d'ailleurs c'est souvent le cas). Mais, voilà que se passe-t-il si, en raison des conditions initiales, on se retrouve avec la situation suivante : une colonne de glace plus haute que large, remplie d'eau ? Assurément le schéma précédent et mon hypothèse ne permettent pas d'arriver à une telle situation : on finirait plutôt par avoir une mince pellicule d'eau entre l'air et la glace, qui finit par geler. C'est probablement ainsi que de nombreux glaçons anonymes finissent leur vie...

Mais supposons donc que la forme du bac du glaçon et les conditions initiales, ainsi probablement qu'un bon jet de dé à la compétence "catalyse de phénomènes physiques inattendus", fasse aboutir notre problème à la situation d'une colonne d'eau enserrée de glace. Alors, la glace en gelant pousserait encore l'eau vers le haut. Celle-ci dès l'arrivée au paroi, se mettrait à couler sur le côté, et pourrait peut-être geler très rapidement (en comparaison de la vitesse à laquelle elle est poussée vers le haut). Et donc, elle pourrait geler juste sur les bords de la colonne d'eau, augmentant ainsi sa taille d'un petit quelquechose à chaque fois. Le phénomène se poursuiverait jusqu'à ce que toute l'eau de la colonne soit devenue glace et n'ait donc fait augmenter la taille de celle-ci. Un dernier schéma pour expliquer visuellement l'hypothétique phénomène.
On aurait donc une magnifique colonne de glace ! Mais voilà... cela marcherait si la glace avait une densité très faible par rapport à l'eau. Or la différence n'est que de 14%. Même à supposer que la colonne d'eau ait initialement la hauteur maximum (c'est presque le cas sur le schéma), et qu'en plus elle garde la même largeur (et que donc elle s'élève sans "grossir") on dépasse à peine les 50% d'augmentation de la taille de la colonne entre celle d'eau, initiale, et celle de glace, finale. Or sur la photo que vous voyez, celle-ci fait à peu près le double de la hauteur du bac...

On peut tout de même s'en sortir avec une hypothèse supplémentaire : le bas du bac à glaçon est, pour une raison qui nous échappe, plus chaud que le reste. La glace progresse alors des parois verticales jusqu'au centre et l'eau reste liquide sur la paroi inférieure : il se peut alors qu'il se crée une nappe d'eau au bas du glaçon en formation, nappe d'eau qui ne soit connectée à la surface que par une mince colonne d'eau. Le volume d'eau qui va pousser vers le haut est alors beaucoup plus important et peut donc atteindre la taille que l'on veut, ou presque. Tant qu'on y est, sans supposer que la paroi inférieure soit plus chaude, on peut faire l'hypothèse que la glace n'adhère pas aux parois verticales et qu'elle appuie sur l'eau qui est située en dessous d'elle. La surpression engendrée descend légèrement la température de fusion de l'eau (c'est un phénomène propre à l'eau, la quasi-totalité des autres corps purs gèlent au contraire plus facilement quand on appuie dessus). Celle-ci reste donc sous état liquide plus longtemps dessous qu'aux parois latérales. Seulement, ça commence à faire beaucoup d'hypothèses et d'arguments physiques invoqués..



3. J'ai googlé mon expérience. Je n'ai pas trouvé grand chose. Si ce n'est le fait... que ce phénomène serait toujours lié à des phénomènes paranormaux puissants. Notamment j'ai découvert la notion d'orgone et d'orgonite, bibelot fabriqué avec un peu n'importe quoi, et aux pouvoirs discrets mais puissants. Hé oui, un de ces pouvoirs est la capacité de créer, une fois sur mille j'ai l'impression, et dans des conditions expérimentales que même un ufologue remettrait en question, un... stalagmite sur un glaçon. Balèze le bestiau ! Ben, moi, héhé, j'ai tellement de mana et de magic power que rien que d'être dans la même pièce que mon frigo, beh il te les fait pousser fissa les stalagmites !

Muhahah !!!!!



Eh bien, c'est à vous chers bloggospectateurs, de décider quelle possible explication va quitter le Loft demain soir, en effet : que pensez-vous de ces diverses explications ? Et si vous en avez une autre (mais par pitié, n'invoquez plus la Bête), faites-vous plaisir !

mardi 13 juillet 2010

Le crwoissant

Ce matin, j'ai encore fait une boulette a.m./p.m. avec mon réveil et j'ai donc rushé au labo sans petit déjeuner, sur les coups de 9h30 (a.m. quand même, quand même). Je suis donc passé prendre un petit truc à grailler dans la cafétéria de mon building. Et je vois un truc qui ressemble à un croissant. Et puis y'a écrit "croissant" devant. Bien sûr je ne savais pas que c'était un crwoissant (hé oui ils comprennent pas si on prononce comme il faut "croissant") à ce moment, je pensais juste retrouver une viennoiserie familière. Je demande donc un expresso bien serré (seul moyen d'avoir un café à peu près opaque dans ce pays) et un "crwoissant" donc.

Et là, la serveuse me pose une question. C'est marrant, dans ces moments où on me pose une question que je n'attends absolument pas, mon cerveau zappe entièrement la phrase. C'est comme si on m'avait balancé de l'araméen. Je demande de répéter. Ce que j'entends n'a pas de sens. Aussi je redemande de répéter, et comme je me dis que je dois passer pour un gogol : bam la parade ultime, je prends un accent français à couper au couteau. Et là, la nana articule un peu plus, ce qui confirme ce que je croyais entendre "Plain crwoissant or chocolate crwoissant ?" (trad : Crwoissant nature ou crwoissant au chocolat ?).

"OUOH OUOH OUOH !!!!!" fait le frenchie dans sa tête. Comment donc un croissant, même un crwoissant, peut-il être au chocolat ?! Hérésie !!! Que n'avais-je donc emporté ma rapière pour châtier ces impudents coquins de travestir un si beau mets* ! Le croissant est soit nature, soit au beurre, ce dernier qualificatif signifiant alors qu'il est dangereux pour la santé à long terme, mais qu'il en vaut vachement plus la peine. Je reste donc planté là à n'oser dire grand chose pendant quelques secondes. C'est très très très très très long, je vous garantis. Pourquoi ne dis-je rien ? Parce que voilà l'image qui trotte dans ma tête :

Un croissant "nature" tel que le conçoit un Espagnol. 2,4 points taurins sur l'échelle de Daste.
(Photo prise en Espagne en 2008, par Thomas. Au passage ils avaient gagnés la Coupe d'Europe... héhé)

Et je suis en train d'évaluer si le fameux "plain crwoissant" n'est pas finalement qu'une dénomination faite pour tromper le Français naïf, et désignant en faite une patisserie aussi légère qu'une motte de beurre trempée dans la chantilly. Car je ne vois pas le crwoissant de face, mais de dos et sur un angle fermé, qui sait s'il ne déborde pas de crème ou, pire, de beurre de cacahuète au nutella** de l'autre côté !!! Piégé par la gourmandise et le mal du pays réunis, je dois faire un choix à présent car passer pour le débile de service ne reste sympa qu'un temps.

J'opte pour le "plain". On me le donne dans du "waxed paper" (papier huilé, truc que je connaissais pas avant de venir ici : étrange, américain), papier opaque, m'empêchant de voir à travers si mes pires craintes sont fondées. Je m'éloigne avec ma pitance. Revenu à mon bureau, je soulève lentement le papier, comme si cette chose aurait pu m'attaquer. Pas d'étrangeté en vue. Si ce n'est que le croissant n'en a pas la forme, plutôt celle d'une sorte de donut massif, boursoufflé et plus épais d'un côté que de l'autre (version mathématique : un tore bien gras auquel on applique une homothétie de rapport k = cos(thêta/4) + 0,5, thêta l'angle polaire) . Sous la boursouflure, justement, j'imagine les pires horreurs. Je pèse la bestiole : s'il y a quelque chose de caché à l'intérieur, y'en a pas beaucoup, ou alors ça vient d'un autre monde. J'appuie un peu dessus pour tester la consistance. J'aurais tellement aimé avoir un sismomètre de Mimoun à ce moment ! Mon voisin de bureau, un certain Mac -- son vrai prénom c'est Cooper, mais c'est pas grave -- Mac donc me voyant m'agiter devant mon crwoissant s'inquiète quelque peu pour ma santé mentale. Le garçon est prévenant :

- You sure you okay Simon ?
[T'es sûre que tout va bien Simon ?]
- I dunno...
[Chais pas.]
- You know this is to be eaten right, not so much looked at ?
[Tu sais, c'est censé se manger, hein, pas se regarder ?]
- Ahah, THAT... is what they want me to think !
[Ahah, ça... c'est qu'ils veulent que je pense !]

Ne vous inquiétez pas, Mac est habitué à ce que je fasse le con, aussi nous nous sommes bien marrés. Après lui avoir expliqué pourquoi j'observais ce crwoissant avec interrogation, je conclue qu'il va bien falloir que le mange, après tout. Mais j'hésitais... Intriguant, à quel point j'avais envie que ce crwoissant ait vraiment un goût de croissant, même approché. Peut-être un petit mal du pays insidieusement établi -- et bien à l'insu de mon plein gré -- après un mois de vie américaine ?

Le cwroissant... était un très bon croissant. Il n'en avait pas la tête, pas tellement la texture, mais en avait exactement le goût. Et cela m'a fait très plaisir ! D'ailleurs, il était au beurre.

* apparemment ce mot est invariable, j'en apprendrai décidément toujours ! Et on s'étonne que plus personne sache parler cette langue... ahem.
** oui ça existe...