jeudi 24 novembre 2011

Mais que c'est meugnon...

Sérieusement, rien que pour le nom on achète nan ?


Ils sont-y pas mignons les Américians quand même...

lundi 21 novembre 2011

Démocratie vs. Pouvoir au peuple

Ces derniers temps, on peut se demander si le mot démocratie vaut bien son nom.

On donne beaucoup de leçons de morale en ce moment aux différents dictateurs de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ils le méritent bien : massacrer son peuple n'a jamais été très correct.... ... ... euh non... jusqu'au XXe siècle, en fait, c'était tout à fait correct.

Mais bon, passons... quand même, on en conviendra il ne faut plus massacrer son peuple. La solution à une guerre civile, c'est aujourd'hui de parlementer avec les deux camps et d'essayer de trouver une solution commune. Car personne ne fait le mal volontairement. Et que, dans une démocratie, le peuple a raison... Euh non, ça c'est qu'on aimerait qu'il soit vrai, mais citons le gouvernement actuel "Ce n'est pas la rue qui gouverne".

Rah mais quand bien même on ne gouvernerait pas, on élit et on a le droit de regard sur la politique du pays. La France est une République, et non une démocratie, c'est vrai. Mais son fonctionnement, ses institutions, et les recours possibles, certes bien que moins nombreux que dans le pays du libre et du brave, en font dans les faits une République sous contrôle bienveillant du peuple. Sarkozy est à 30% dans les sondages mais on tolère encore (par flemme de sortir dans la rue et parce qu'il a, tout de même, été démocratiquement élu et qu'on se doit de respecter ce choix si stupide eut-il été) qu'il fasse encore quelques mois de mandat avant d'être remercié.

Et donc ce qui se passe dans les pseudos républiques/démocraties egyptienne, syrienne, iranienne a été, est et sera toujours une honte. Pour autant, je pense que dans la forme, nous n'avons pas de leçons à donner. Qu'on s'entende, je discute ici de la forme non du fond : je ne cautionnerai jamais ni ne fermerai les yeux sur les massacres qui me sont contés tous les jours dans les pages du Monde.fr. Et les drames causé par des flashballs et tazers, en France ou aux US, ne sont pas comparables aux violences qui se déroulent en ce moment au Moyen-Orient. Mais dans la forme, les démocratie occidentales font la même chose : elle s'oppose le plus violemment dont elles soient capables à toute protestation populaire.

Pour fixer mes propos, prenons l'exemple de Occupy Wall Street. C'est un mouvement assez hétéroclite, tendance hippie, moins porté sur la construction d'un nouveau système que sur la destruction de l'ancien. En plus, c'est un mouvement spontané, auto-entretenu, qui a parmi ses têtes de file le mouvement Anonymous. C'est donc dire la difficulté de raisonner avec une telle mobilisation. Néanmoins, ils fédèrent un sentiment présent beaucoup plus d'Américains qu'on ne le pense. Rappelons-le, avant d'être le pays des sharks, l'Amérique est aussi le pays de la liberté : je fais ce que je veux de ce que j'ai gagné à la sueur de mon front. Et quand on renfloue les banques avec leurs impôts, puis qu'on leur explique que pour satisfaire ces mêmes banques on va diminuer le peu de sécurité sociale qui existe, les Américains sont au bord de l'apoplexie.



Que voit-on se passer pour Occupy Wall Street ? Gaz lacrymogène, flashball et la police finit par disperser les manifestants après quelques semaines de camping dans un parc. Certes l'occupation était "illégale" -- un point technique bien arrangeant pour les autorités New-Yorkaises -- mais n'était-on pas censé "écouter les protestataires" plutôt que de les virer à coup de matraque ? Bien entendu, la France aurait surement fait mieux elle, nul doute hein, cf. les affrontements musclés qui ont pu avoir lieu depuis l'avènement de Nicolas Ier, et même avant.

Est-ce parce que nos gouvernements sont mauvais ? Certes... mais je pense plutôt que c'est une tendance naturelle de tout forme de pouvoir autoritaire ou démocratique : aucune ne tolère plus de protestation qu'elle ne l'autorise, aucune ne tolère plus de désordre que ce qui est légal. Toute révolution met finalement en place un gouvernement qui empêchera la suivante.

La légère nuance des démocraties modernes -- celles dignes de ce nom -- est qu'elles ne tirent plus au fusil sur la foule. Donc tâchons de bien montrer la poutre qui est dans l'oeil de nos voisins, oui. Mais sachons également retirer la paille qui est dans le nôtre.

dimanche 20 novembre 2011

Suroptimisme vs. Résignation

Le bonus du dimanche !

Juste une petite réflexion que je me faisais en lisant un article (merci Ben pour le lien). Cet article démonte le dernier livre optimiste sur l'avenir du monde : Les trente glorieuses sont devant nous. Ecrit par des gens apparemment très intelligents diplômés, cet ouvrage nous expliquerait comment renouer avec la croissance. Que les trentes glorieuses sont devant nous etc.

L'article montre du doigt quelques erreurs de jugement manifestes des auteures, la principale étant qu'apparemment les auteures jugeraient que les trentes glorieuses, c'était bien : effectivement il suffit de regarder du côté de la croissance, c'est excellent. Si on regarde ailleurs, ça l'est un peu moins tout de suite. D'ailleurs si l'on revenait aux trentes glorieuses, je propose aux femmes de laisser leur boulot aux hommes, et également de ne pas s'inscrire chez Pole Emploi et  : je suis sûr qu'on combattra même le taux de chômage ainsi ! L'époque des trentes glorieuses, ça a du bon finalement...

Trêve de plaisanterie. Effectivement, ainsi décrit par l'article que je viens de lire, le livre parait tenir un propos relativement stupide. Non les Trentes Glorieuses ne sont pas devant nous, car les conditions sociales, démographiques, énergétiques et géopolitiques n'ont absolument rien à voir. C'est aussi stupide que de dire que la Révolution Industrielle est devant nous. Non, elle est derrière, elle aussi. Vouloir y revenir c'est faire preuve de ce que la droite critique comme "l'aveuglement de la gauche face aux réalités". Et apparemment, certaines leur donneraient raison.

Mais le livre... ne dit pas tout à fait ça. Le titre est très très très mal choisi et effectivement, et certaines thèses défendues me semblent singulièrement ignorante des réalités (je ne suis pas certain qu'il faille investir dans l'industrie aéronautique de masse par exemple, pas besoin d'avoir fait Supaéro ni le DESIA pour se poser des questions sur son avenir). Mais l'article qui le descend s'incrit dans la pure tendance actuelle du mouvement écolo en France : faire déprimer les gens. Même si au fond, ils portent un autre espoir.

Car il me semble qu'aujourd'hui les courants de pensées à gauche et chez les écolos se balancent sur un fil, et tombent chez chacun dans un excès ou dans un autre. D'un côté, on a la gauche "réaliste" qui, je ne le crains, va finalement faire une politique très centriste, et qui ne sauvera donc pas le pays. Ça évitera ceci dit de l'enfoncer autant que ne le font nos amis du gouvernement actuel mais bon c'est quand même pas la joie... Et de l'autre les écolos, qui disent "on va tout arrêter ici et maintenant, le nucléaire on le remplace par du charbon, et nous devons tous nous résigner -- dans la joie néanmoins ! -- à nous déplacer à vélo quand on veut aller en vacances". Oui j'exagère, mais elles n'en sont pas si loin dans les propos qu'ils (elles) tiennent. J'espère que ça pense différement dans les thinktanks.

Certes la croissance par l'énergie c'est mort. Un m, un o, un r, un t, mort. Oui, il faut arrêter de prendre sa voiture pour un oui ou pour un non. Oui, le nucléaire doit coûter plus cher pour être plus sûr. Oui, il faut progressivement remplacer toute source d'énergie fossile par une source d'énergie renouvelable sans émission de GES et donc payer plus cher son électricité. Mais oui, il faut payer ses dettes et tenir compte, malgré leur stupidité manifeste, du AAA des agences de notation car on est toujours en faute de ne pas pouvoir rembourser un prêt contracté. Oui, il faut arrêter les conneries et donc arrêter de soutenir un endettement croissant, afin de ne pas se trouver soumis à des choix politiques choisis par ses banquiers!

Maintenant entre intégrisme écologiste et intégrisme libéral-capitaliste, je veux croire qu'il existe une voie politique possible. Une voie, ou plutôt une voix qui ne dit pas que devant nous ça va être les Trentes Glorieuses. Une voix qui ne dit pas que devant nous, il faut revenir au début du XXe siècle non plus et s'éclairer à la chandelle.

Une voix qui en améliorant l'égalité, tire mécaniquement ET temporairement la croissance vers le haut pour nous donner une bulle d'oxygène financière (dont nous avons besoin), puis qui taxe progressivement de plus en plus la consommation d'énergie et de ressource (mais ce de façon socialement responsable aussi, les premiers litres d'eau n'ont pas le même usage que ceux pour remplir sa piscine olympique personnelle, les familles doivent pouvoir s'éclairer, mais il serait bien d'éteindre la lumière des toilettes après y avoir fait son oeuvre), et qui redistribue dans l'éducation, l'industrie de pointe et dans l'autosuffisance énergétique. La croissance sans augmentation d'énergie j'y crois. Mais après tout je ne suis pas économiste...

Pendant ce temps, à Matignon, on s'attaque au vrai problème de la France : les fraudes sociales.

...



jeudi 17 novembre 2011

Engagez-vous ! qu'ils disaient

Hier j'ai eu la surprise de recevoir une gentille petite lettre du gouvernement américain, à mon nom, avec toutes mes informations officielles (entre autres numéro de visa, de I-94 etc.) m'informant que j'étais désormais... conscrit de l'Armée des Etats-Unis d'Amérique !

Rengagez-vous qu'ils disaient !

Je me documente donc en ce moment même sur la Syrie, son histoire, ses traditions, etc.

mardi 15 novembre 2011

Il descend de la montagne

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, un tonnerre d'applaudissement pour le héros de Boulder : M. le coureur anonyme. En fait il est pas anonyme, c'est juste que mon cerveau n'a pas jugé nécessaire de retenir son nom. Je le croise tout les matins sur Folsom en montant vers l'Engineering Center - l'occasion de contempler son air crispé, traduisant surement l'effort, mais qui, tel qu'il est positionné, me fait davantage penser à un chercheur fuyant l'Université à toutes jambes.

"Fuyez pauvres fous, là-haut ils nous font diagonaliser des matrices 5x5 à la main!"

D'habitude, il a l'air tarte. Ce jour-ci, je ne sais si c'est à cause de son nouveau calot et son boa, mais il avait vraiment une tête de vainqueur.

samedi 12 novembre 2011

Un côté martien

C'est le bonus du samedi !

Je viens de commencer Mars la Rouge. En fouillant dans mes photos, je suis tombé sur ça :



Sans ce Ciel qui se penserait encore sur Terre ?

jeudi 10 novembre 2011

Rien à voir avec les All Blacks

Aujourd'hui je fais dans la photographie d'art et essai. Un brin kleinquant d'ailleurs. Je vous propose donc Monochrome avec toit.




...en même temps, y'a pas de nuage, qu'est-ce que j'y peux moi...

mardi 8 novembre 2011

Cherchez l'intrus

Parmi la liste des comportements interdits et objets dangereux ci-dessous (devant le stade Folsom), saurez-vous trouver l'intrus ?


Maintenant sauriez-vous expliquer pourquoi ?

mardi 1 novembre 2011

Meet Sacha

Cela fait longtemps que j'en parle, je le fais aujourd'hui. Je vous présente donc Sacha:

"Hèèè, zis iseh maï scooootère, Saaaacha."

Un côté bison avec la tête toute couverte de neige... Sacha c'est donc mon scooter. C'est un 49.9cc, qui fait du 90 miles par gallon, et va tout de même à 45mph - avec le vent dans le dos. Et surtout il fait ce délicieux petit bruit caractéristique de la prétrolette.

C'est pas la Godzymobile, mais il a déjà quelques fans ici à Boulder...

jeudi 27 octobre 2011

Y'a plus de saison !

La neige a aujourd'hui étendu son blanc manteau sur Boulder. Certes, je me répète, mais bon les saisons aussi. Enfin normalement, parce que nous ne sommes guère que le 26 d'octobre de l'an de grâce 2011 que nous voilà avec 10 pouces de neiges dans les rues !

Du coup, vous avez le droit à tout plein de photos. :)


Sur le chemin de l'école, la Boulder Creek, ce matin.

Près de l'auditorium Macky, et de la grande bibliothèque de Norlin, vers midi.
Normalement en face, on devrait voir les Flatirons.

Les vélos ont leurs silhouettes en pleins et en déliés.

Un arbre ma foi bien rouge. En face de la bibliothèque de sciences physiques.

Et que de couleurs quand on s'approche d'une seule de ses feuilles !


mardi 25 octobre 2011

Le godet du Godet est un godet

Aujourd'hui on a reçu nos mugs officiels "Celestial & Spaceflight Mechanics Laboratory", ou encore CSML pour les intimes. Et bien sûr je me devais de trouver une bêtise à placer sur mon godet.


mardi 11 octobre 2011

Oh say, can you see...

Me voilà de retour aux Etats Zinis. Avec 1 semaine de devoirs et de cours à rattraper. Ô joie, ô bonheur !

Vous m'excuserez donc de faire la mise à jour avant de reprendre une activité normale. Vous pourrez suivre mes progrès avec l'écran ci-dessous :

jeudi 29 septembre 2011

Cocorico

Pas de billet aujourd'hui !

Si vous voulez des news vous n'avez qu'à m'appeler sur mon portable français à partir de vendredi 30 septembre, 8h56.

Douce France... cher pays de mon enfance...

mardi 27 septembre 2011

Le nouveau stand de Whole Foods:



Quand je suis passé à la caisse avec ma petite mousse impériale et ma baguette, on m'a demandé : "oh vous faites une soirée entre amis". Bah non, c'est mon déjeuner...

jeudi 22 septembre 2011

Bear Peak

Le lendemain de mes prelims, pour relacher la pression, je suis allé à Bear Peak avec quelques potes du labo. C'est le pic qui domine Boulder, il se trouve au sud des trois fameux Flatirons, et il possède lui-même quelques petits flatirons. Ce n'est pas un forteener (>14000 pieds = 4250m) ni même un thirteener (>13000 pieds = 3950m), mais il est magnifique, surtout quand on l'observe au lever du soleil (6h42).

Je ne sais pas si c'est l'appareil photo ou la compression jpeg, mais si vous ouvrez la photo à sa taille originale et que vous regardez les sapins, on dirait un tableau.

L'aube c'est également le moment rêvé pour observer la wildlife. Si vous pouviez voir à travers l'arbre au premier-plan à droite, vous apercevriez une harde de cervidés. Et si vous nous aviez accompagnés, vous auriez également pu sentir la fine odeur d'urine de puma, près du sommet. On était pas super rassurés !


mardi 20 septembre 2011

Les préliminaires, parlons-en

Voilà la raison qui m'a eloignée du blog la semaine dernière :



Mes examens preliminaires, preliminary exams dans la langue de Secouelalance, à l'Université du Colorado consistent en deux tests qui évaluent le niveau technique de l'étudiant en Ph.D. Chaque année, entre 15% et 45% des élèves se vautrent sur ce test. Si on foire, on a le droit de le repasser -- mais on perd un an -- et surtout, l'année suivante, il n'y a plus droit à l'erreur. Un deuxième échec et c'est l'éjection du Ph.D..

Le premier test est un écrit de 6h, au cours duquel nous sommes testés sur trois sujets différents. Pour ma part c'était : astrodynamique, mécanique générale, et automatique sur systèmes linéaires. Sans être particulièrement velus, les sujets demandaient quand même une certaine maitrise des principes de l'ingéniérie et de bonnes notions de maths.

Le second test est un oral d'environ 1h, au cours duquel les trois professeurs correspondants aux précédents trois sujets nous interrogent, dans le souci d'être bien sûrs qu'on a tout compris. Ou plutôt, qu'on ne s'est pas contenté de recopier un bouquin : le test écrit étant "open everything", on amène bouquins, corrigés d'exos, etc. Certains amènent des dizaines de bouquins (entre 15 et 20 quoi) et des centaines (sans déconner) d'exos corrigés, et il est donc très probable qu'ils aient dans cette masse la solution d'un des problèmes posés. La plupart des élèves craignent donc davantage les oraux, forme d'examen qu'ils ne connaissent pas et pour lequel on a le droit à absolument rien : pas un bouquin, pas une caltos, rien... Mais selon votre serviteur, c'est davantage l'écrit qui est à craindre car comme le dit le proverbe chinois "Qui bloque devant sa feuille... bloque devant sa feuille". Alors que "Qui bloque au tableau... se fait défoncer mais finit l'exo."

Comme vous le voyez sur la photo, les professeurs ont jugé que mes connaissances techniques étaient satisfaisantes, écrit comme oral. Et j'ai même démontré des compétences pour la recherche yeeepeee !

And now for something completely different, je retourne prouver que la topologie euclidienne de Rn coincide avec la topologie produit des n topologies de l'ordre sur R.

mardi 6 septembre 2011

Le Camp Gobelin

Je ne résiste pas à balancer cette photo, tirée d'une balade à Longs Peak effectuée il y a déjà un certain temps (la balade où on s'est pris un orage sur la tronche).

Forêt des Gobelins - Camp (gobelin bien sûr)
Réchauds uniquement (=ne faites de feu, ça pourrait les attirer !)

Tout ça pour dire que les Américains donnent des noms marrants aux lieux. Ils utilisent parfois les noms indiens, mais c'est très souvent des appellations fabriquées par les colons, à partir de mots indiens, certes, mais pas véritablement le nom que les indiens donnaient au lieu. D'ailleurs, ils ne donnaient pas toujours des noms à tout bout de champ. Les colons ont dû donc inventer ces noms, et malheureusement c'est un peu toujours la même chose. Le plus souvent on tourne autour des mêmes dénominations de rues, quand seulement elles ont un nom : Walnut, Broadway, Pine par exemple se retrouvent dans quasiment tous les bleds, même les plus paumés.

Mais parfois, ils font preuve d'imagination, comme ici ce panneau que l'on pourrait croire sorti d'une campagne de D&D. Sauf peut-être la mention concernant les réchauds. Pas très med-fan RP tout ça...

jeudi 1 septembre 2011

L'attaque du Pika

La grande nouvelle de la semaine, c'est que France Inter a changé de jingle ! Je vous assure c'est un choc.

Sinon, pour plus d'aventures américaines... aujourd'hui... le pika. C'est une sorte de grosse souris sans queue que l'on trouve dans les Rocheuses. C'est ma foi fort mimi, surtout quand le pika en question semble ne pas bien comprendre ce qui se passe autour de lui.



Nous redescendions du Mt Audubon, quand, à peu près vers 4000m, un pika nous barra la route. Normalement, ils comprennent la différence de taille -- hé de taille -- qui nous séparent aussi ils s'enfuient en criant. Mais pas lui. Cette fois, vous n'avez pas droit à une photo mais à une vidéo. Le comportement étrange de l'animal se produit autour de 0:55.

mardi 30 août 2011

Pasadena 2

Les palmiers, y'en a vraiment partout à Pasadena. Roulez sur la moindre route et vous vous croyez dans un film Hollywoodien.


Californiaaaaaaa

Billet un peu cheap. Mais nous sommes ici en période de rush pour cause de "preliminary exams". Crunch time.

mardi 23 août 2011

Pasadena

Californiaaaaaaaaaaaaa!


A moi les rues bordées de palm trees, la conduite à la toulousaine et la bise a la french!

Je suis en ce moment à Pasadena, avec une tripotée de hauts pontes de la recherche sur astéroide. Je ne citerai par exemple que Kawaguchi-san qui m'a proposé, voilà quelques minutes, d'aller me meuler au saké dans un bar coréen. Bon, bien sûr personne ne connait ce nom, mais c'est un peu notre Neil Armstrong à nous les fans d'astéroïde...

Entre deux croissants et trois cochons rotis, je visite le campus de Caltech. Qui est tout sauf un campus ! La photo de la semaine a été prise dans le jardin d'un de leurs bâtiments de cours. Parterres plantés, à l'ombre des arbres, sur des tables de picnic estival, on aperçoit de temps à autres des élèves qui finissent leurs devoirs. Au fond, un grand bassin nous sépare du Wedding Cake, grand bâtiment rond en forme de gateau de mariage, lieu des réceptions et des célébrations pour les caltechiens.

Ceci étant, le campus laisse un peu perplexe : pas de style architectural défini, pas de ligne d'horizon (toujours un putain d'arbre qui t'empêche de voir au delà de 10m, c'est une jungle cet endroit!), et surtout c'est assez... petit. Quand on est habitué à CU Boulder.

Faudrait que je refasse un tour à Supaéro moi un de ces quatre. Juste pour voir.

jeudi 18 août 2011

Buffalo ! Le retour...

Après la photo qui se voulait classe, voilà une photo de buffalo plus intéressante sans doute...

Nous étions tranquillement à rouler sur la route quand soudain nous avons aperçu un bouchon. Un bouchon, au Yellowstone, cela ne veut dire qu'une seule chose: "wildlife!!!". Nous avons vite compris qu'il s'agissait d'un troupeau de bison bison. Nous avons donc entrepris en train de photographier les bestiaux, du côté droit de la voiture. Ils étaient TRES près, peut-être 5 ou 6 mètres, malheureusement un arbre cachait le plus gros spécimen. On me demande donc de reculer pour pouvoir photographier la bête. Aucune voiture derrière donc je recule très lentement, plus attentif à la bête à ma droite qu'au plaintif "Simon arrête, on a assez reculé là" que l'on me chuchote depuis l'arrière de la voiture.

Comme la remarque se fait répéter, chaque instant plus pressante et moins assurée, je décide de regarder une nouvelle fois dans... la caméra de recul que possède notre Chrysler 300. Je crois que la photo se suffit à elle-même.

"Simooooon..."
La bête dégagea la route puis contourna lentement la voiture. Entre les sourds beuglements de ses congénères, il approcha la tête de la vitre arrière droite de la voiture. Au milieu de l'épaisse toison, il y avait un oeil qui regardait.
L'oeil voyait Maman.
Maman reconnut le bison.

mardi 16 août 2011

Buffalo !

Le buffalo ou bison (de son nom latin bison bison) est un bovidé. Qui dit bovidé dit stupide et pas très mignon. Mais avec sa toison, ses cornes et son côté sauvage, le buffalo intrigue tout de même. Regarder une vache dans un champ n'est pas la plus grande des expériences de safari, mais observer un bison semble déjà plus intéressant.




11 mois de l'année, un bison se révèle aussi gonflant qu'une vache : il broute et puis il ne fait rien d'autre car vu la dose de bouffe qu'il doit s'envoyer par jour pour ne pas mourir, il ne lui reste que peu de temps à philosopher et faire du social.

Mais en fin Juillet, début Août, c'est la saison des mamours ! Le bison mâle, toujours stupide, et toujours aussi broutant, devient alors agressif puisqu'il veut draguer/protéger/se taper sa femelle. Approcher le buffalo à ce moment de l'année est donc suicidaire. Et personne n'en a vraiment envie une fois qu'il s'est mis à grogner. Imaginez donc un meuuuuh de vache, mais descendu de 2 octaves, rauque, et un peu plus monocorde. Quand on ne connait pas, on pourrait y reconnaitre plutôt le grondement d'un grand prédateur, type ursidours.

Sachant que les mâles pèsent environ 1 tonne, quand vous entendez ce bruit et que vous êtes hors de votre voiture... vous ne vous sentez pas très rassurés.

samedi 13 août 2011

Le Vieux Loyal

Nous venons tout juste de visiter le Yellowstone. National Park depuis plus d'un siècle, il contient entre autres des merveilles géologiques, qui ont toutes malheureusement le mauvais goût de sentir l'oeuf pourri -- souffre oblige. La plus célèbre de ses merveilles est sans aucun doute le "Old Faithful". Le jour où il s'arrêtera de cracher, le Park devra faire de la pub, pour ne pas dépérir! Beaucoup de touristes ne viennent dans le parc que pour cette attraction...

Photo garantie non-photoshopée

Et ils sont fort peu malins, car force est de le constater : il y a bien d'autres splendeurs ici. Si l'Old Faithful a su séduire les foules, il y a une palanquée de geysers qui peuvent prendre la relève, sans parler des impressionnants torrents de boue brûlante qui rugissent hors de gueules de calcaire tels ces bêtes fantastiques que content les légendes.

Car, si l'on a beau comprendre les mécanismes physiques à l'origine de ces phénomènes, une part de nous-mêmes reste persuadée que sous les geysers... il y a bien une créature surnaturelle que l'on n'aimerait pas rencontrer.

PS : trouver du réseau dans cet endroit c'est pas tous les jours facile... d'où le léger retard de ce billet.

PPS : attendez-vous à ce que le Yellowstone devienne mon marronier ! Entre les paysages et la wildlife, je peux tenir 1 an !

mardi 9 août 2011

Le Wyoming

En se baladant dans le Wyoming, on constate surtout une chose: y'a vraiment pas grand monde! Ici, là vie s'écoule à un tempo "piu lento" et souvent même "rubato". Comme on le sent. L'observateur civilisé hésite entre "mais si je vivais ici je me tirerais une balle!" et "que la vie doit être simple et agréable!".

Et dans cette contrée qui se trouve, par endroit, hors du temps on croise des cerfs, des chevaux, des cowboys, des Porsche et des... trucks de 1949, parfaitement normaux dans ces paysages!

La voiture de "Jim". Au moins du 45 litres aux 100 km.

(vous excuserez la prose un peu sèche de ce billet mais écrire un article sur un smartphone, c'est pas évident... :p)

jeudi 4 août 2011

Et galèèèèèère...

Ce post est à visionner avec ceci en fond sonore : cliquez-moi.

Mes parents sont en ce moment même coincés à Denver... dans l'avion... sur le tarmac... parce que rejoindre le Hub pour les faire descendre serait trop dangereux : la tempête se déchaine sur les plaines du Colorado. Moi, dans tout ça, je suis un peu blasé ; cela fait un mois que nous avons tous les jours (pour être honnête on doit en être à 25j/30) un orage bien sympa sur le coup de 17h ou 18h. Vu de chez moi ça donne ça :



Assez souvent, on a, au plus fort de l'orage, un impact de foudre toutes les 3 secondes. Ces ionisations aériennes sont d'ailleurs tellement rapprochés que, appuyé par un écho sur les Flatirons, c'est un roulement de tonnerre permanent qui accompagne la tempête. Sur cette photo, j'aimerais préciser que les flaques que vous voyez au bord de la passerelle ne sont pas une facétie de l'ingénieur qui aurait décidé de façonner un creux à cet endroit. Non, c'est bien une flaque "dynamique", un lac formant à son aval une cascade et alimenté par ces cataractes célestes que la météo appelle, pudiquement, "heavy showers".

Je souhaite bonne chance à mon papa et à ma manman... Au moins, comme ça, ils comprennent ce que j'ai vécu lors de mon arrivée à Boulder, il y a de ça... 1 an... déjà...

Muhahahahahahahahahahaha !!!

mardi 2 août 2011

Habiter près des montagnes a ses avantages, notamment de magnifiques couchers de soleil.

- Le Soleil est orange ce soir, le sang a dû...
*SHBAM*
- Mais euh!

Chaque soir a sa particularité. Tantôt, ce sont des teintes rouges et roses qui embrasent le ciel vespéral. Tantôt, c'est une chappe jaune qui se referme sur Boulder : les couleurs paraissent alors iréelles, comme tirées d'un vieux film, filtrées façon sépia et passées de plusieurs dizaine d'années. Plus rare, c'est parfois un ciel bleu azuré vidé de tous les moutons de l'après-midi qui fait soudain place une la nuit noire, comme si justement celle-ci venait de tomber sur les Flatirons.

C'est toujours un moment attendu, car outre le spectacle visuel... cela signifie qu'enfin la température va baisser!

PS : ouf, juste à temps!

jeudi 28 juillet 2011

Le daim

Ce que les utilisateurs de google+ savent déjà, c'est qu'hier j'ai fait une rencontre charmante avec un daim. Ou plutôt une daine. La photo qui suit, prise avec mon téléphone HTC evo 4G (qu'est trop super classe (le téléphone pas la photo (enfin la photo aussi (boh pas tant que ça (non mais ça va les parenthèses là!!!))))) montre que j'étais quand même assez proche de la bête.



Une daine disais-je -- en effet, d'un regard impudique, osez vous attarder sur l'entrejambe et vous y apercerez deux petites mamelles si-c'est-pas-mignon. Et aussi y'a pas de bois. Certes. Les voitures passaient à moins de 10m et elle était tranquillement couchée à côté du trottoir sur du gazon régulièrement arrosé et donc tendre à brouter, activité à laquelle elle s'adonnait avec nonchalance, me lançant de temps à autres des regards blasés.

Puis l'orage est arrivé. Alors nous sommes rentrés chez nous, chacun de notre côté.

Jeu-Bonus : une daine est représentée sur cette photo, sauras-tu la retrouver ?

mardi 26 juillet 2011

Plan pratique de Boulder à destination de l'ingénieur français étudiant dans l'aérospatiale

Depuis les Flatirons, ce samedi, en l'an de grâce 2011, je pouvais observer la beauté de cette sympathique bourgade nommée Boulder. Que je n'avais jamais vu de haut. Je me suis permis d'annoter la photo suivante (prise depuis un rocher donnant sur 30m d'à-pic) afin de vous donner les 10 lieux principaux à connaitre pour survivre à Boulder.


Je vous conseille d'ouvrir la photo dans un nouvel onglet, de le détacher et de zoomer. Si vous ne pouvez pas faire ça, alors cela signifie que vous devez changer de navigateur. Si vous ne comprenez pas les mots écrits précédemment... je... hum.... c'est pas grave.

Légende (urbaine):
1. Chez moi la nuit. Le jour, la température y dépasse celle de Vénus.
2. Chez moi le jour. Vu de loin, il a pas l'air si moche ce batiment! Mais en fait si hein... c'est qu'une impression.
3. Safeway. Intermarché en gros.
4. Mon ancien chez moi la nuit.
5. Une grue. Temporairement permanente, elle devient, en cas de plafond nuageux bas, un excellent repère visuel type range-azimuth.
6. Vins, et alcools. De quoi faire des french parties. Et oublier un peu la crise de la dette américaine.
7. Une autre grue. Sisi, zoomez.
8. Target. Carrefour en gros. En très gros même. Un temple de la consommation.
9. La bibliothèque des ingénieurs. Pour une raison difficile à élucider, nous sommes les SEULS à avoir une bibliothèque à nous, qui en plus n'est vraiment pas bien grande. TOUTES les autres matières sont regroupées dans un prestigieux bâtiment. On fait si peur que ça, nous, les ingénieurs ?
10. Le cinéma. C'est $8.70. La séance étudiante. Ô Toulouuuuuse !

Jeu bonus : 2750 écureuils se cachent sur cette photo, sauras-tu tous les retrouver ?

jeudi 21 juillet 2011

Jeu de mot, jeu de mot

A la Nouvelle-Orléans, les magasins s'essayent souvent au jeu de mot, en français. Avec plus ou moins de succès.



Ce bar avait effectivement l'air d'être un "dive bar", autrement dit un bar où l'on plonge, c'est à dire une gargotte faite pour se la coller méchante, pour faire deaux deaux à coup de rhum -- le Schnapps serait pourtant plus en accord avec ce jovial alligator. Qui devait d'ailleurs être au menu.


PS : au cas où vous ne l'auriez pas relevé, les tags sont désormais inutiles pour la recherche, mais contiennent quelques références (moisies) que mon cerveau a réussi à associer avec le post...

mardi 19 juillet 2011

Caillasses saillantes et cailloux casse-couilles

Passés les 3600m d'altitude, les Rocheuses ça devient ça :
(photo prise près du "keyhole" de Longs Peak)

- J'en ai ma claque, il faut qu'on campe !
- Ici ça me semble très bien !
- Mais non bordel !!! Y'a que des caillasses ici !!!

Oubliez les sentiers, car au lieu de marcher, de rocher en rocher, il faut plutôt sauter. Amusant au premier bond, c'est vite lassant. Quand l'orage arrive, ça devient effrayant. Imaginez-vous donc, des tonnes de rocaille, poncées par les éons, saturées de ferraille, secouées d'un sinistre roulement de tonnerre, tandis qu'au loin zébrant les nuages, frappant la terre, un éclair illumine la nuit tombée trop tôt.

Bref, on s'en est bien tiré, mais on a eu chaud !

(J'ai le rythme dans la peau moi aujourd'hui...)

lundi 18 juillet 2011

Un nouvel espoir

Aujourd'hui ce blog fait un peu terrain vague, à l'abandon. Publier un long billet, c'est long. Et je n'ai plus la force de me mettre 5h sur un texte, et ce malgré les encouragements solides de mes (rares) lecteurs.

Je change donc de formule. A partir de maintenant, finis les billets longs, ou en tout cas, je ne m'y engage plus. Peut-être, pris par une soudaine envie de prose, y reviendrai-je un jour. Mais pour l'instant, fixons une règle simple : les mardis et les jeudis, je vous poste une photo que c'est moi qui l'ai faite, et son commentaire. Comme ça, lundi, mercredi et vendredi c'est jour de fête avec Xkcd. Et en attendant, mardi et jeudi, c'est Godzy.

Allez, je suis grand, vous avez droit à un article bonus aujourd'hui...




Y'en a-t-il dans l'assemblée qui se demandent encore pourquoi on appelle ça un gratte-ciel ?

Ce building se trouve à Philadelphie, en Pennsylvanie. Philadelphie, ou Philly pour les intimes, est restée, pour beaucoup d'Américains, the capitale des Etats-Unis. Pas celle de la politique ni celle des diplomates, non celle du rêve américain du XVIIIe siècle : droit, représentation, et liberté d'expression. Et esclavage.

dimanche 10 avril 2011

Culte à crédit

De la découverte, de l'anecdote et de la réflexion sont au menu de ce billet de l'impossible, en plein rush de fin de semestre. Mais après tout, c'est quand on a pas le temps qu'on le trouve. Le premier qui dit procrastination il s'en prend une...

Bien...

Quand je suis arrivé aux Etats-Unis, j'ai découvert ce qu'était une carte de crédit. Avant, je pensais que ma carte bleue était justement une carte de crédit, ou carte de paiement, enfin bref, pareil tout ça, non ? J'avais donc eu un dialogue un peu surréaliste avec mon banquier quand, en juillet dernier, j'ai demandé à avoir une carte de crédit. Le mec s'emballe et m'explique les intérêts selon les montants et moi je lui dis "Minute papillon je t'ai pas demandé un prêt.". Et l'autre de rétorquer "Bah si". Hé oui, il me proposait une carte de crédit, c'est à dire une carte sur laquelle tes achats sont débités uniquement à la fin du mois -- quand t'es payé, enfin quand t'as un boulot.

Il faut dire que j'ai une expérience du crédit assez marrante. La seule fois où j'ai eu du crédit, c'était avec mes parents. Non je ne parle pas du prêt d'argent, ce prêt à taux 0 avec moratoires fréquents, mais d'un crédit bien étrange et qui est pourtant édifiant de réalisme. Mes chers parents trouvaient que je jouais trop au jeux vidéos quand j'étais petit (vers 8 ans ?), aussi ont-ils instauré un nombre d'heure de jeu par semaine que je ne devais dépasser. Si les intéressés se rappellent du nombre exact, il m'intéresse, mais il était à mes yeux dramatiquement bas. J'ai dans l'idée quelque chose comme 7h/semaine, franchement une partie de Civilization et c'est bousillé. Bref j'étais contraint dans ma consommation de jeu vidéo. Bien sûr j'escroquais à mort et je ne reportais qu'une partie de mon temps de jeu dans les tables de compte (en mode à la grecque quoi), mais je ne pouvais le faire que quand j'étais seul, ce qui était bien rare. Il me fallait une solution plus efficace, plus officielle. J'ai commencé à jouer à crédit. C'est-à-dire à jouer plus que le nombre d'heures autorisé, mais avec l'accord parental car c'était du temps pris "sur la semaine suivante", et bien sûr le montant de l'emprunt ne devait pas être trop important. Sauf que bien sûr impossible de rembourser la dette si ce n'est se priver de jeu vidéo une semaine sur deux. Je me rappelle que la dette est montée, montée jusqu'à atteindre le point où bien sûr il était impossible d'appliquer la sentence. Moratoire, annulation de la dette, échec de la stratégie parentale, perversion de l'enfant. Muhahahahahah.

C'était pas la moitié d'une saloperie ce dernier niveau...

Je découvre aujourd'hui ce qui est le quotidien, quand même, de nombreux Français. Et surtout de beaucoup plus d'Américains. Je ne concevais pas possible de s'endetter pour autre chose que l'achat d'un appartement ou d'une maison, d'une voiture. Mais surtout j'ai découvert que tout le monde avait une carte de crédit ici : c'est banal. Et surtout c'est banal d'acheter plein de trucs avec. Le problème c'est que ça douille généralement à 14% d'intérêt (en taux annuel certes, il faut le convertir en mensuel, donc grosso modo diviser par 12 et diminuer un peu) et surtout c'est un taux variable. Et là ou ça me tue c'est quand les gens utilisent leur carte de crédit pour payer des charges quotidiennes. De façon générale, beaucoup de mes potes ici considèrent donc qu'ils touchent leur salaire au début du mois. Ils sont donc aux alentours de 0 sur leur compte en permanence. Mais un tel fonctionnement revient à se ponctionner 14% de son salaire annuel pour l'envoyer à la banque. Il est vrai aussi que la carte de crédit vaut également comme assurance du produit sur une certaine période de temps, mais comme la plupart des produits technologiques vendu aujourd'hui ont déjà une assurance, c'est en réalité une grosse couillonnerie de la part de la banque qui ne doit probablement jamais payer la moindre assurance, sauf en cas de fraude du vendeur.

"Mais ils sont cons tes potes à s'endetter !" Bah non, mais l'Amérique fonctionne sur le crédit, non-seulement pour ses investissements -- c'est là l'utilité du crédit privé -- mais également pour son fonctionnement. Bien sûr, plus on gagne d'argent moins on en a besoin, sans parler de la corrélation forte entre éducation et revenu donc paradoxalement de la plus grande prudence des meilleurs payeurs et de l'inconscience des plus mauvais (statistiquement parlant). 

Aux Etats-Unis, l'endettement par carte de crédit est d'environ 800Md$. Or 180 millions d'américains ont des cartes de crédits (4 cartes par personne en moyenne !). Si on simplifie à grands traits, cela signifierait 5000$ par américain. Sauf qu'un tiers de cette dette est détenue par un sixième des détenteurs de cartes, et qualifiée de "risky borrowers", qui à peu de choses près veut dire pauvre. Pour ceux-là, ça fait donc 10000$ d'endettement, donc 1400$ d'intérêt au taux de base, et il est assurément plus élevé pour ces risky borrowers justement. C'est environ deux mois de l'équivalent américain du SMIC. De façon générale, la conclusion c'est que la classe pauvre américaine perd deux mois de salaire tous les ans, pour pouvoir vivre 14 mois en avance... Je conçois bien que certaines familles, que ce soit en France ou aux Etats-Unis, soient dans l'obligation de faire des emprunts à court-terme pour rendre le quotidien un peu moins malheureux, mais en arriver là, et c'est pas grand chose, ça fait peur. Ça fait surtout peur quand on se rappelle que je ne parle ici que de la dette des cartes de crédits, je ne parle ni des voitures, ni des maisons, ni de la scolarité... La situation actuelle des américians c'est : états surendettés, état fédéral surendetté, ménages surendettés, banques gavées.

Cliquez ici pour contempler l'horloge infernale de la dette américaine.

Mais il faut bien reconnaitre qu'il y a un nombre incroyable de façons d'obtenir un crédit : de la part des banques, des assurances, des vendeurs. En France, je me rappelle pas qu'IKEA m'ait proposé un crédit quand j'ai acheté 400 euros de meubles chez eux. Certes c'était surement possible, mais on ne m'a pas directement orienté vers le service crédit à peine mon entrée dans le magasin.  L'autre jour, en passant ma commande chez Dell, l'Indien -- qui en doute encore ? -- que j'avais au bout du fil a commencé à me réciter les détails du crédit que j'allais prendre. Bien sûr je n'ai jamais parlé de crédit et j'ai du batailler pour les payer tout de suite. Aux Etats-Unis, il semble que dès qu'un achat dépasse les 300$, on sort automatiquement les papiers pour un crédit.

Il y même pire que ça... Certains établissements prêteurs ont effectivement décidé, après la crise, de mieux sélectionner leurs clients sur le principe : le risque c'est cool, mais bon on va pas se la refaire comme en 2008. Ils ont donc relevé leurs exigences et demandé que le mec soit un minimum solvable. Sauf qu'une loi américaine stipule désormais la limite officielle de solvabilité (une sorte de score) au-dessus de laquelle il est interdit de REFUSER un crédit. Et cette limite officielle, de ce que j'en lis n'est pas des masses élevée En gros, créer de l'endettement est devenu un devoir des banques américaines. Et pourquoi, officiellement, y'a-t-il une limite inférieure ? Parce que, statistiquement, les afro-américains, et les colorés de façon générale, sont beaucoup plus pauvres que les blancs. Donc si les pauvres n'ont pas accès au crédit, pour s'en aller tranquillement crouler sous les dettes, alors ça veut dire que la population coloré est stigmatisé. Non ce n'est pas une blague. C'est juste splendide.

[trad: Facepalm, i.e. le fait de se mettre la tête dans les mains.
Quand les mots ne suffisent plus, exprimez votre consternation avec un Facepalm.

Le mot à la mode en 2008 était subprime. Tout le monde est devenu soudain un pro de la finance qui pouvait expliquer pourquoi la crise du surendettement des ménages américains avait provoqué des saisies de maisons en série, et avait donc entraîné la chute du marché de l'immobilier américain, donc la faillite des banques qui détenaient les titres d'hypothèque et plus globalement un bordel pas possible car ces titres pourris -- les fameux junk bonds -- étaient mêlés via la pratique de l'over-titrisation de tout et n'importe dans des actifs dont personne ne savait vraiment ce qu'ils représentaient. 

"Too big to fail!" et c'était d'une certaine façon vrai, mais on s'est bien empressé de ne rien changer à ce système. Alors certes, on patche, on rustine, on créée des lois à la mord-moi-le-noeud pour "réguler la finance" et effectivement ça empêchera probablement le système d'exploser à nouveau de la même façon! Mais un certain nombre d'économistes -- et pas qu'au Parti de Gauche, même si leurs opinions les empêchent donc de facto d'approuver la plupart des gouvernements actuels et en particulier celui de Nicolas Sarkozy -- estiment qu'il y a quelque chose de pourri au royaume de l'économie mondiale, et donc de la finance. Pas le contraire. Une crise financière est la seule façon que connait le capitalisme moderne pour sortir de la spirale infernale que ses hypothèses biaisées -- et (plus ou moins) scientifiquement prouvées fausses -- ont engendrée : symétrie de l'information, croissance exigée, valorisation du risque, auto-régulation des marchés et des flux de richesses, confusion délibérée et entretenue entre libéralisme et capitalisme, etc. Le plus marrant c'est que maintenant nous devrions ajouter une dernière hypothèse malheureusement valide, elle: il y a en fait zéro-risque puisque les Etats payeront l'ardoise en temps de crise. Heureusement que je suis déjà vachement vieux, sinon je me ferais du souci.

Nous résumerons enfin ce billet par l'une des premières conclusions de la brillante commission sur "Pourquoi c'est la merde ?" ou Commission Stiglitz
Il se peut toutefois que si l’on avait été plus conscient des limites des mesures classiques comme le PIB, l’euphorie liée aux performances économiques des années d’avant la crise aurait été moindre, et que des outils de mesure intégrant des évaluations de la soutenabilité (endettement privé croissant, par exemple) nous auraient donné une vision plus prudente de ces performances.
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, pour ce splendide enfonçage de porte ouverte avec un bélier +2 avec butoir en titane et à effet boomerang débrayable, s'il vous plaît, un applaudissement.

jeudi 31 mars 2011

De l'Obsolescence Programmée - Suite (et fin ?)

Un très court billet pour rendre compte de la suite de cette histoire. Dell m'a finalement offert un lecteur blu-ray et surtout 4 ans de garantie pièce et main d'oeuvre sur mon prochain PC. Je leur ai donc racheté du matériel, à un prix assez intéressant (ça vaut pas les chinois de Montgallet mais avec le cours euro-dollars c'est vraiment bon). Pour éviter également le plus possible le PC en rade suite à la défaillance d'un composant, j'ai choisis un PC fixe, et puis bon j'ai deux portables à côté alors...

Donc en résumé Dell is bad, bah oui ça change pas, mais au moins ils ont une politique commerciale à peu près décente. Et pourquoi leur avoir encore acheté à eux ? Parce qu'ils sont effectivement les moins chers du marché, et que je doute qu'ils soient les seuls à mettre en oeuvre cette sombre pratique.

lundi 28 mars 2011

Ici meurent les tornades...

... et avec quel panache !

Boulder n'est pas le Kansas, et pourtant certains jours, on se sent Dorothée, et l'on est bien content d'habiter des  maisons et des appartements en briques bien solides. En hiver, en été, le phénomène reste contenu... mais au coeur du printemps, quand la France connait ses dernières giboulées, Boulder récupère les tornades du Kansas, les vents glacés du Canada, et la mousson du Pacifique. Tout d'un coup. L'équinoxe de printemps est à peine derrière nous que déjà les tempêtes se succèdent, augurant d'un mois de mai particulièrement sympathique.

Imaginez en effet un mur -- les Rocheuses -- et trois masses d'air qui viennent s'y heurter. La première vient des grandes plaines des Etats-Unis. Elle a perdu son eau, mais rien de sa force, au contraire, elle est dopée des tornades avortées . Avec rigoureusement zéro relief pour casser son élan, elle arrive pleine trombe et s'épuise enfin sur l'unique barrière rencontrée sur des milliers de kilomètres. Mais, à elle toute seule, elle ne ferait finalement pas grand mal, tout juste une légère brise, un slamino toujours poussant vers l'ouest mais sans turbulences ni rafales. Car les dernières tornades des grandes plaines meurent à quelques dizaines de miles à l'est. La masse d'air que nous récupérons est bloquée dans sa course par les montagnes, et s'amortit en douceur sur les Flatirons.

Mais voilà que la même chose se passe dans le grand Nord, i.e. le Canada. On l'oublie souvent aux Etats-Unis, mais ce pays existe bel et bien. Les vents de l'Atlantique Nord, et du cercle polaire vont eux aussi taper dans les Rocheuses, qui ne se limitent pas qu'au Colorado mais remontent jusqu'à l'extrémité nord de l'Alaska, et descendent au Mexique. Le puissant courant nordique, appelons-le Nanuk, butant sur ce massif, a le panache de ne pas mourir sans avoir fait chier un max de monde avant. Plutôt que de rester avec les caribous -- et les quelques habitants de cette métropole urbaine*, phare du mainland canadien néanmoins à dimension humaine qu'est Calgary -- il va descendre se cogner le Colorado. Mais, à lui tout seul, ça irait encore. Bon, en plus du slamino d'est, on se prendrait le Nanuk, vent bien glacé, bien humide, ce serait vivifiant. C'est en fait exactement ce qui se passe pendant l'hiver. On a du -20° -- à midi -- mais la masse d'air a le bon goût d'être généralement inerte.

Calgary, 1885 1985

Voilà que le troisième larron entre en scène, j'ai nommé Speedy Gonzalez, le crivetz mexicain. Cette dernière masse d'air est l'équivalent américain de la célèbre mousson de l'océan indien et de l'asie du sud-est. Speedy Gonzalez est chaud, gorgé d'eau et pour une raison inconnue de mon météorologue personnel (Mack) il a la manie de se bouffer les Rocheuses au Mexique, courant Mars-Avril et... je ne voudrais pas me montrer grossier, l'homme du mid-west parfois rude reste toujours courtois mais la vérité m'oblige à vous le dire... de remonter au Colorado pour nous les briser menues! Il s'y installe alors quelques jours puis repart, revient, etc. L'année dernière, je suis arrivé au Colorado en même temps que lui. Je ne lui en garde absolument aucune animosité.

Maintenant, envisagez... On a une masse d'air, notre slamino des grandes plaines, qui est coincée au nord par Nanuk qui rêve de vacances au soleil et au sud par Speedy Gonzales qui ne sait juste pas quoi faire pour s'amuser. Le climat est donc imprévisible: quand Nanuk gagne, et repousse le mexicain derrière Denver, on ressort les polaires, quand c'est Speedy qui repousse le maitre des ours polaires (sisi!) au nord de Fort Collins, on peut se balader torse-poil à Boulder. Etrangement, loi de Murphy ou pas, il semble que la région de Denver soit exactement à l'endroit où le front s'établit. Pendant ce temps, notre vent des plaines s'accumule s'accumule et explose tous les trois jours. On a le droit alors non pas à un temps venteux, mais à un temps "rafaleux". Le vent se lève et tombe toutes les cinq minutes, et atteint entre temps des vitesses étonnantes.

Ainsi pour la première fois de ma vie, je découvre le pilotage de vélo par vent de travers. Rien de bien compliqué après tout, il suffit de pencher le vélo dans le sens du vent pour compenser. Le seul problème étant qu'on est quand même bien penché et que quand le vent cesse soudain, on se retrouve (très) vite sur la file de gauche. Et comme le vent n'est jamais constant, on oscille en permanence sur la piste cyclable dont on mesure  alors l'étroitesse -- et à chaque coup de klaxon un peu plus. Mais du coup quand on va dans le sens du vent, on a l'impression d'être sur une mobylette dont on ne maîtrise pas tout à fait l'accélérateur : on file agréablement à 30km/h sans besoin de pédaler, et ça remonte même les faibles pentes (faut écarter les bras le plus possible et ouvrir le blouson, ça te donne alors un air de motard sur Harley mais sans la Harley).

On pourrait croire les écureuils craintifs de tout ça, mais non, ils font leur vie comme si de rien n'était, comme si la plupart des objets qui volaient autour de tout ne faisaient pas 3 à 4 fois leur poids. M'enfin c'est vrai que pour étaler les poubelles dans la rues, le temps est idéal.

- DIA, too much crosswind, plus you' seen that flying burger?
- Lol, brb dinner time, xD
(Virginia flying squirrel, from wikimedia, author a.freeman, under GPL)

Et après chacune de ces tempêtes, au matin je me réveille et m'émerveille : le nid de Spip tient toujours...


* Le premier qui voit une métropole pas urbaine, il me dit hein... des fois y'a des expressions...

dimanche 27 février 2011

Tastes like chicken

[trad: On dirait du poulet]

La vie d'un thésard est très difficile parfois. En effet, on nous sous-paye et, afin de nous dégoûter encore plus de notre salaire, on nous montre occasionnellement ce que c'est d'être pété de thune... C'est encore pire que quand on revient chez Papa et Maman de temps à autre, moment qui est déjà l'occasion pour monter d'un cran (ou deux) de niveau de vie. Par exemple, Papa et Maman achètent de la sole et des noix de Saint-Jacques quand tu achètes du pangasius (le moins cher à carrouf et c'est franchement pas mauvais !). Papa et Maman achètent des vins de table à 10 euros chez Nicolas, quand toi t'y vas que pour les grandes occazs... Et c'est d'ailleurs bien l'unique raison pour laquelle on leur téléphone encore, parce que hein...

Cet ignoble traitement -- humiliant au possible -- que nous impose notre directeur de thèse, c'est d'aller en conférence. La Nouvelle-Orleans fut ma première, un baptême de speaker donc mais aussi un baptême de grenouillage intensif, et surtout un baptême des spécialités culinaires du sud américain.

Wassup dawg?
(image from wikimedia, under GPL, author: Bignoter)

Comme c'est tout frais payés, nature humaine oblige, on se met à ne plus tolérer l'hôtel s'il n'arbore pas au moins 4 étoiles, et chaque repas doit s'accompagner au moins de son trio jazz ou d'un récital de piano classique. Sans compter l'avion, ce seront près de 1000$ (c'est à dire à peu près 2€, interdit de se moquer des monnaies faibles !) qui me seront remboursés pour 4 jours de conférence et que des tarifs de groupe. Disons qu'il y a du niveau. Mais du coup, quand on rentre à la maison, et qu'on se fait des pâtes au beurre, on déprime forcément un peu...

En quoi consiste une conférence ? En gros...
- petit-déjeuner super fat avec des gens, (tu sais pas qui c'est, limite tu t'en fous un peu, il est que 7h...)
- aller voir d'autres gens causer de choses qui t'intéressent,
- bouffer entre deux présentations parce que quand même ils ont l'air bon les ptits fours du lobby,
- en profiter pour grenouiller,
- aller voir quelqu'un qui parle de quelque chose ne t'intéresse absolument pas mais bon t'es quand même pas venu ici pour glander et si tu restes dans le lobby tu sais que tu vas finir par bouffer tous les petits fours,
- stresser pour ta présentation à toi si t'es pas encore passé,
- déjeuner avec des gens, et se gaver malgré les petits fours,
- en profiter pour grenouiller,
- aller à d'autres présentations,
- bouffer entre deux présentations parce qu'ils ont changé c'est plus des petits fours maintenant c'est des beignets et ça sent trop bon,
- en profiter pour grenouiller,
- continuer à stresser pour ta présentation si t'es toujours pas passé,
- sortir dîner avec d'autres gens, et se gaver parce que hein t'en avais pas mangé tant que ça des beignets
- en profiter pour grenouiller,
- aller à un open bar spécial conférence, où en plus c'est open poulet frit et même si t'as déjà mangé, ça a pas l'air mauvais,
- en profiter pour grenouiller,
- finir ses slides pour la présentation si t'es pas encore passé aujourd'hui,
- tenter de dormir malgré toute cette bouffe,
- itérer jusqu'à la fin de la conférence.

Après il faut dire que c'était une conférence à la Nouvelle-Orleans, ville qui aura droit à son propre billet, mais disons le ici déjà : c'est une ville particulièrement hédoniste -- et ce dans l'interprétation américaine -- et (=donc) portée sur la friture. En effet, dans le sud des Etats-Unis, tout se frit. Quand je dis tout, c'est vraiment TOUT. Le poulet, le poisson, la patate, l'oignon bien sur, mais également les pâtes, l'huître, la glace, et même du beurre*. Rien qu'en reparler là, je me sens pas très bien...

[trad: Beurre frit
Un peu de beurre congelé, entouré d'une pâte riche, frite par immersion dans un bain d'huile, saupoudrée de sucre et de canelle, et recouverte de chantilly. Et accompagnée de chips sucrées à la cannelle.
Si seulement, j'avais la force de bouger mon gros cul pour aller en chercher...]

Et notamment, j'ai pu, à une certaine occasion, goûter une viande particulièrement singulière, j'ai nommé l'alligator. J'ai même eu droit à un Gator-boy, c'est à dire un burger d'alligator. Était-il nécessaire de préciser qu'il fut frit ? Et à la première bouchée -- enfin passé le chuintement huileux du gras broyé entre les dents -- ce fut la révélation, l'épiphanie, l'apocalypse** : je comprenais enfin ce cliché américain du "tastes like chicken". En effet, l'alligator, ça a un gout de poulet. Mais vraiment ! C'est pas à peu près du poulet, c'est VRAIMENT du poulet. Bon quand on regarde la viande, on se dit que le poulet devait être sacrément malade, mais dans la bouche c'est kif-kif.

Et les américains ont en effet ce cliché que chaque viande qui sort un peu de l'ordinaire a un goût de poulet. Et cela leur vient simplement du fait que la viande de tortue, l'alligator, et pleins d'autres reptiles, qui sont très couramment servies dans le sud des Etats-Unis (c'est à dire de la Louisiane à la Floride), ont effectivement un goût de poulet.

Bien sûr on pensera à la référence Stargate, dans laquelle le Dr. Jackson goûte un met étrange sur une lointaine planète et... tastes like chicken. Mais, par un renversement sémantique intéressant, l'expression est devenue aujourd'hui une façon humoristique de dire que ce qu'on mange est étrange ou même pas très bon. Par exemple ici, dans un épisode de la série Stargate SG1, le Dr Jackson utilise cette expression pour faire de l'humour sur la qualité médiocre de la nourriture qu'il ingère, sachant que le spectateur averti rira surtout pour l'auto-référence qu'il fait ainsi à son personnage dans le film Stargate.

[trad: - On dirait du poulet - Et alors ? - C'est censé être des macaronis au fromage...]


Sinon, les huîtres frites... c'est peut-être un sacrilège mais c'est pas dégueu non plus...


* Oui c'est possible. Il suffit de refroidir la glace ou le beurre a des températures très basses. Cette vidéo vous montre comment faire de la glace frite: ils ne précisent pas la température du congélo, mais de ce qu'on m'a dit il faut vraiment pousser le congélo à fond.
** Dans son sens étymologique...

mercredi 23 février 2011

De l'Obsolescence Programmée

Il y a des jours comme ça...

Je vais encore une fois faire sortir ce blog de ses gonds et l'écarter de sa mission d'origine pour bassement verser dans le pamphlet. Je ne saurais le faire comme M. Victor Hugo, mais ça me permettra du moins de faire fuser -- fuir -- ici ma rage.

Go get them tiger!
[Tu vas te les faire!]

Ma journée a commencé par une injure à mon ordinateur. En fait non, elle avait commencé quelques minutes plus tôt avec mon radio-réveil réglé sur radio-yeeehaaah et sur une country endiablée mené par un violoniste fou et un banjoïste sous cocaïne -- le truc qui réveille ET et te fait fuir de la source du son donc de la chambre -- mais cela n'est pas important. La journée commença vraiment quand, encore imprégné du désagréable réveil sadomasochiste, j'allumai mon ordinateur. Ou plutôt devrais-je dire j'allumais mon ordinateur. En effet, on nous enseigne au collège que passé simple ne sied qu'à des évènements ponctuels et/ou achevés. Mais aujourd'hui mon ordinateur a décidé de mettre 15... minutes pour m'afficher ma page de login... puis 10 autres minutes pour booter la session. Il est 18h41, le PC est encore en train de vérifier s'il a un disque dur, donc rigoureusement, je dirai qu'il n'a pas encore fini de démarrer. Donc utilisons l'imparfait.

J'allumais mon ordinateur, qui pédalait déjà depuis 10 minutes, soit le temps de faire passer le café. J'échappai un "Mais qu'est que tu fais chier...". Là encore, je devrais utiliser l'imparfait -- l'action est certes ponctuelle mais répétée dans le temps, imparfait de répétition donc. J'échappais cela pendant les cinq minutes qui suivirent, alternant donc des injures vaines avec des injonctions tout aussi inutiles que viscérales. J'ai compris à l'affichage du login qu'il y avait un problème: mon mot de passe indiquait en effet

'******************************************************************' 
(pour ceux qui ne le connaissent pas :p c'est un brin trop long...)

et puis le doux son du chariot en butée c'est à dire quand on atteint la longueur maximum admissible du password (doumdoumdoumdoumdoumdoum de la banque de son système par défaut de windows) résonnait comme une réponse à ma tirade d'insultes. J'aime bien Aphex Twin et pourtant cette douce mélopée m'énervait tout aussi doucement. J'éteins donc les enceintes -- ça c'est bien avec un PC, tu peux toujours lui fermer la gueule "the hard way" -- néanmoins l'idée que le son soit toujours émis en fond m'énerve quand même. Je me maîtrise et cherche rationnellement la source du problème: une touche du clavier doit être enfoncée. Et pourtant non, pas de tasse de café, de cuillère, de livre de Dynamique d'Attitude des Vaisseaux Spatiaux qui traîne, le clavier est net.

Je prends le PC, le retourne, le secoue, contemple comme à chaque fois, la chute d'un incroyable microcosme dont c'était devenu l'univers observable, je repose. Je rallume les enceintes: 

doumdoumdoumdoumDOUMDOUMDOUMDOUMDOUMDOUMDOUMdoumdoumdoumdoum

"Oh putain, tu vas pas me les briser longtemps." Le pire, c'est qu'il est impossible de savoir quelle touche buggue puisque le mot de passe est caché! Vite fait, je reboote et passe en mode DOS, et là je m'aperçois que c'est le "L" qui pose problème. Hop là, la touche est arrachée -- avec violence bien sûr ainsi qu'un "ahah you are so fucked!" -- de son support, je souffle, je remet en place, rien que dale: le poids de la touche (1gramme?) est suffisant pour appuyer sur le capteur. Je vous parle donc aujourd'hui avec un pc sans L, ou plutôt sans touche: j'appuie à la place sur un bitonio transparent tout mou.

La touche L saturait mon PC, et ça le faisait démarrer comme une tortue. Mais en fait, je me suis rendu compte qu'il mettait tout de même bien 8min, en temps normal à complètement démarrer. Et puis, depuis cet incident, il s'est mis à me trouver plein de problèmes: disque dur manquant (ah bon et j'écris sur quoi là?), clavier qui prend un lag de 1 seconde sans raison de temps en temps, le mieux étant les alertes style "je vais exploser dans quelques minutes".

Mais bon, mon PC commence à être vieux, il est temps que je le change. Ce billet pourrait s'arrêter là, laissant au lecteur le soin de comprendre cette dernière phrase dans toute son ampleur, sa dimension, sa perversion! Surtout si le lecteur s'empresse de faire une petite recherche google sur le titre, mais je tiens à continuer mon pamphlet et en faire une démonstration auto-suffisante.

"Je suis un Super Ordinateur et je t'adore. Mais je te préviens: je canerai pour une raison stupide dans 2 ou 3 ans!"

En réalité, je vous le dis, ce PC n'a que deux ans et quelques. Il n'a jamais été (beaucoup) maltraité -- mais bon une petite taloche de temps en temps, ça ne peut que leur faire du bien ! Son disque dur fut reformaté par deux fois déjà, et deux fois cela n'eut aucun effet : ses performances continuent de se dégrader au cours du temps, il veillit vite, trop vite. Je ne demande pas un PC Benjamin Button, non, je demande un matériel dont la durée de vie corresponde à mes attentes et non à celles que l'on m'impose par la prétendue force des choses. Attendre des plombes le chargement d'une session parce que tel ou tel composant a des ratés, ça n'est pas normal. Avoir des plantages une fois sur deux quand je lui branche un écran externe parce que la carte graphique marche sur trois pattes depuis quelques mois, ça n'est pas normal. Non, messieurs les députés, hum pardon... cher lecteur, ça n'est pas normal car cela n'était pas avant et qu'à moins que la technologie n'eût régressé, j'attends aujourd'hui ad minima les mêmes performances que mon matériel informatique d'hier.

D'ici quelques mois, j'installerai Linux qui donnera une seconde vie à mon ordinateur, une paisible retraite si l'on veut. Mais un fait est indéniable, et ce problème de clavier lui fait écho: le matériel a vieilli en deux ans. Mais que s'était-il passé pour mon dernier portable DELL?

Il avait claqué subitement à cause de? de? d'un néon en panne dans l'écran. Plutôt gênant pour un ordinateur portable, et plutôt con comme panne car c'est franchement pas le composant le plus compliquée dans la bête. Et, chose singulière, remplacer le néon aurait coûté un bras. Alors qu'en réalité le néon vaut probablement 3 euros, la main d'oeuvre pour le remplacer 5 euros (avec plus-value!). C'est juste qu'étrangement ils n'ont pas les pièces, il faut qu'ils les fassent venir de Vénus, du fait main, roulé sous les aisselles,etc. . Déjà à l'époque, je me rappelle d'une pensée -- complètement paranoïaque bien entendu -- qui m'était venue... Un néon grille le plus souvent à cause d'un claquage électrique dans la cathode (ou l'anode), claquage qui peut, certes, intervenir à tout moment de la vie du néon mais est fortement corrélé à l'usure du-dit néon. Cela veut dire qu'une entreprise peut dimensionner la résistance de son néon pour qu'il claque, stastistiquement, après d'un temps bien déterminé. Disons 3 ans. Mais bien entendu, bien entendu, une telle entreprise dimensionnerait ainsi au rabais la durée de vie de son néon dans l'UNIQUE but de garantir des prix bien plus faibles à son client et pour mieux correspondre avec sa demande. Après tout un ordinateur est censé durer 3 ans non ? ...

Ohoh... mais... mais... mais c'est que ça commence à puer non ? Un néon à la con qui tombe en panne au bout de 3 ans, un clavier qu'a vraisemblablement claqué une durite après 2 ans... Que des pièces super simples... mais tellement intégrée à l'ordinateur portable que "Monsieur, la réparation sera plus coûteuse que d'acheter un ordinateur de la même puissance aujourd'hui." Mais... mais... mais oui ! Ça pue ! Serait-ce donc de l'obsolescence programmée ?

OMG cat est sous le choc de la révélation !

(Cher lecteur, une petite parenthèse "searchbot" spéciale dédicace à DELL, tu n'es pas obligé de lire ce qui suit, c'est un tantinet vulgaire. DELL IS BAD, DELL ARE THIEVES, I HATE DELL, BAD PRODUCTS, BAD COMPUTERS, SCREWED LAPTOP, SHIT, DELL STUDIO, DISAPPOINTED, FUCKED UP, I WILL NEVER BUY THIS SHIT AGAIN, ANGRY, FUCK DELL, I WAS ROBBED, DELL I SEE YOU, DARKLY DREAMING DELL, DELL LITTLE SECRETS, DON'T BUY DELL, DELL THIS PAGE IS IN FRENCH SO GIVE IT TO WHOM SPEAKS SOME FRENCH I'LL BE HAPPY TO DISCUSS IT WITH HIM/HER AFTER ALL I'LL SOON BE BUYING A LAPTOP.

Si vous avez compris mon objectif et que vous voulez contribuer à ce que le searchbot de Dell -- qui existe bel et bien ce n'est pas un mythe -- me trouve, allez sur Google, tapez "DELL Godet à Boulder" et cliquez sur le lien qui vous enverra à cette exacte page. Réitérez l'opération à votre convenance. Si vous êtes vraiment amusé par ce jeu, vous pouvez changer les mots que vous tapez dans Google en puisant les expressions dans la "parenthèse searchbot" précédente. Par exemple "DELL IS BAD Godet Boulder" ou même "DELL IS BAD Boulder" voire, dans quelques jours, uniquement "DELL IS BAD". Et si vous vous sentez solidaire du message qui va suivre, vous pouvez aussi poster un lien vers cette page (http://usgodzy.blogspot.com/2011/02/de-lobsolescence-programmee.html) quelque part (mais surtout pas de spam), envoyer le lien de ce billet à des amis, etc.)

Revenons à nos moutons. De l'obsolescence programmée. Ou comment vendre des produits sciemment construits pour ne plus fonctionner après un délai maîtrisé et voulu par le constructeur. Ou comment endiguer la crise des années 1930 et doper la croissance après 1950. Le pire c'est que les arguments pour cette stratégie ne sont pas tous mauvais... enfin de là à dire qu'ils sont bons, il y a un sacré pas que je n'ai pas la sottise de franchir. Mais surtout à l'heure où le modèle de croissance de l'économie mondiale se heurte à la raréfaction des ressources et l'amoncellement des déchets -- en un mot à la finitude de notre monde -- et dans un contexte de régression sociale on peut le dire sans ciller : ce concept c'est de la grosse merde en boite. Et (véritable) coïncidence cette fois, je trouve sur alt-tab.org (site tellement indispensable à la vie sur internet) aujourd'hui même cette vidéo que je vous invite à visionner en intégralité quand vous aurez 1h devant vous. Ce que je croyais être un simple artéfact de l'économie de marché et de la société de consommation se révèle être bien plus que ça...


Jusqu'ici l'informatique avait bénéficié de la Loi de Moore qui avait naturellement provoquée sa croissance. Cette loi avait vite été érigée comme argument marketing : après tout il fallait changer d'ordinateur tous les 3 ans, car sinon l'on disposait de moins du 1/4 de la puissance des nouvelles machines, et donc les nouveaux logiciels ne tournait pas très bien. De leur côté les éditeurs de logiciels n'avait du coup cure de faire des algorithmes performants, au pire dans 3 ans, tout allait tourner à merveille. Effet pervers certes, mais après tout c'était une obsolescence naturelle que l'on n'aurait pu contrer qu'en freinant le progrès -- position défendable mais que je ne défends pourtant pas... encore. Et puis on pouvait quand même garder un ordinateur longtemps: il ne tombait pas en panne, il était juste vieux, moche et il filait la teu-hon.

Mais la Loi de Moore et ses corollaires(mémoire vive, dure, carte graphique) connait des vacillements, notamment sur la puissance du processeur dont une augmentation ne serait plus nécessaire à grand chose. La barrière quantique serait atteinte d'ici 2019, au delà plus de densification des processeurs possible. On pourra alors faire plus gros, mais au contraire nous miniaturisons au possible. Il faudra donc véritablement innover sur l'architecture même d'un transistor, pour sortir de l'impasse. Mais, avant même cette barrière physique au calcul informatique, je pense qu'on ne sait plus vraiment quoi faire de la puissance de calcul dont nous disposons. Certes, on peut toujours demander davantage à un PC, mais quand celui-ci arrive maintenant à analyser une image haute-résolution, isoler certains éléments, la retoucher en fonction, cela en temps réel et l'envoyer par webcam, tout en lisant un film ultra-compressé et rendu au format HD et se permettre de faire tourner un defragmenteur de disque en tâche de fond... franchement de quoi a-t-on besoin ? Les jeux vidéos sont les plus gros demandeurs (grand public) de ressource, mais l'on constate que les consoles les plus récentes sur le marché datent de 5 ans et pas de nouvelles en vue! Les éditeurs de jeu font donc des efforts pour faire des jeux de plus en plus jolis, sophistiqués, et qui utilisent pourtant le même matériel. Et ils y arrivent! Preuve que cette inexorable course à la puissance que nous avaient expliqué ces éditeurs flemmards auparavant était en fait une vrai concerto pour flûtes et pipeaux. Et pour la première fois de ma vie, en regardant mon ordinateur je me dis "Je n'ai pas besoin de plus que ce que j'ai en ce moment: mon ordinateur a toute la puissance de calcul dont j'ai besoin..." Oui, l'informatique va évoluer, les applications vont devenir de plus en plus intuitives, interactives, mais pour cela il n'y a pas besoin du quart de la puissance nécessaire à Oblivion. Quand une véritable intelligence artificielle fera son apparition sur nos ordinateurs, là on se reposera la question de leur puissance de calcul. Mais pour l'instant... je n'ai pas besoin d'acheter un ordinateur plus puissant, tant que le mien marche.

Fort de ces réflexions, changeons de personnalité, ciao Victor, salut Emile:

J'ACCUSE
LETTRE A DELL

J'accuse DELL d'avoir introduit sciemment des pièces de mauvaise qualité dans ses ordinateurs. J'accuse DELL d'avoir introduit ces pièces dans l'unique but de programmer l'obsolescence de leurs produits, afin de créer une demande renouvelée tous les deux ou trois ans. J'accuse, enfin, DELL de faire tout leur possible pour rendre leurs pièces irremplaçables et leurs garanties commercialement prohibitives dans le but sournois d'empêcher tout alternative à un nouvel achat. J'accuse tous les autres, avec peut-être Apple en tête sur le plan hardware et Windows sur le plan software, de se livre au même jeu malsain.
Ce problème de clavier, chers arnaqueurs, était de trop. A ceux, ces fatalistes ou ces menteurs, qui scandent votre refrain, votre "ça arrive", je rétorquerai "Non ça ne devrait pas arriver." Ce n'est pas parce que vous nous y avez habitué que cela est du domaine du normal. Et que l'on ne se cache pas derrière la légalité du procédé. Car il y a bien les obsolescences programmées "illégales", que tout le monde montre du doigt, tel Epson qui mettait un compteur à certaines de ses imprimantes pour qu'elles cessent de fonctionner après un certain nombre d'impressions. Mais Epson a été condamné, forçant ainsi le jeu de la destruction planifiée à se jouer plus finement, dans l'ombre. La stratégie de Dell, et d'autres constructeurs d'ordinateurs, est de se cacher derrière sa sous-traitance, d'arguer la fiabilité de tout le reste et de proposer -- toujours ! -- des garanties supplémentaires dont -- coïncidence ? -- le prix monte en flèche et avoisine la moitié du PC quand on dépasse les trois ans. La stratégie de Windows, et d'autres designers de logiciels, consiste à sortir des O.S. pourris pour nous en vendre ensuite la mise à jour et le support. La stratégie d'Apple, je vous laisse la découvrir avec cet excellent sketch des Guignols.




Mais pourquoi fustiger l'industrie informatique alors que tout, jusqu'à notre ampoule électrique, est programmé pour mourir plus tôt. Raison de notre croissance, cette stratégie pernicieuse est devenue, réfléchissez-y, un cancer de notre société qui, dit-on !, cherche à économiser mais qui gaspille ainsi par tous les trous. C'est à vous messieurs les ingénieurs de ces entreprises, que je la crierai cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme. Pour votre honneur, je suis convaincu que vous pensez n'y pouvoir que peu de choses. Mais à qui d'autre donc, dénoncerai-je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n'est à vous, les premiers responsables de la qualité de vos produits ? Et avant de me taire, je vous poserai une ultime question : quand avez-vous donc cessé d'être des ingénieurs ?

Alternativement, si z'êtes pas convaincu, je peux aussi tenter ça :

Each time you sell a product that will become obsolete by design,
God kills a kitten.
Please, think about the kitten...