mardi 20 juillet 2010

The more the merrier

[trad : plus on est de fous, plus on rit]

Revenons à des choses un peu plus sérieuses que ces glaçons de l'enfer... mais promis dès que j'ai appliqué le procédé expérimental d'Enguerran et que j'ai des résultats, je vous reviens. En effet, parlons un peu de mon labo.

Jusqu'à présent, c'était un mix entre un open space (trad : plateau ouvert) et un cimetière. J'ai envie de dire qu'on y bossait donc à tombeau ouvert. Hum. Enfin bon, c'était un peu mort quoi. A part l'ami Mac, qui commentait régulièrement les résultats des Mets (trad : l'équipe de baseball de New York) y'avait pas grand monde. De temps en temps, Steve, le responsable du réseau informatique, venait faire quelques branchements ; quitte parfois à travailler sous nos bureaux pendant que nous même y travaillions, situation étrange et... embarrassante.

Parfois également, les électroniciens d'à côté venaient utiliser notre congélateur qui n'abrite pour l'instant que de la vodka, du pastis et du rhum rien. Et ce afin de refroidir l'équipement éléctronique très sensible qu'ils manipulent. D'aucuns diront "Attends l'université a des supers pelouses bien entretenues, entretien un bison de 800kg, et tout... et n'a pas le budget pour donner à ces gars là un congélo alors qu'ils en ont besoin : y'a une vraie dichotomie là !". Ce à quoi je répondrai, avec hauteur, "fair enough" (trad. littérale : "assez juste"). En effet, "fair enough" semble être, ici du moins, un équivalent RIGOUREUX du fameux "C'est pas faux!" de Caradoc, rendu célèbre par Perceval. Je commence à l'utiliser d'ailleurs quand on me cause de trucs aussi incompréhensibles que de crwoissant au chocolat. Et, by the way, Angela m'a confié connaitre bien les croissants au chocolat : apparemment ça existe en Suisse Haute-Savoie. Diantre, il va falloir ré-annexer la province...

Notre laboratoire se peuple donc peu à peu. Nous avons doublé de taille la semaine dernière avec l'arrivée de Loren et de Fred. Deux hommes, malgré le prénom du premier. C'est parce qu'aux Etats Unis, pour savoir si un prénom est masculin ou féminin, quand c'est un peu exotique (=français) faut juste regarder s'il y a un e à la fin. Par exemple : Maxime c'est féminin, René (sans e !) c'est féminin, Jule c'est féminin (en fait celui-là vient de Jewel et pas de Jules...). Ils sont forts les ricains, damn !

Fred vient du Brésil : ça fait du bien d'avoir quelqu'un à qui serrer la paluche tous les matins. Hé oui, les américains, une fois et c'est pour la vie ! Faudrait quand même pas mélanger les microbes trop souvent. Et puis j'ai trouvé avec qui parler pour tailler bien comme il faut -- et louer également quand il le faut -- les Etats-Unis d'Amérique. Remarque je ne suis pas très honnête : ils sont très bons publics pour se foutre de leur pays les Américains. Notamment, tous les ingénieurs et scientifiques américains ont conscience de leur "backwardism" (trad : "retard") sur les unités utilisées en physique, comme vous avez pu le constater dans le billet d'hier. Mac m'a d'ailleurs confié que quand il a découvert l'existence du système métrique, il avait envie d'aller abattre au Desert Eagle tous les haut responsables de l'éducation nationale de leur pays pour les avoir maintenuv dans un système décadent. Ça c'est parce qu'il était jeune et idéaliste. Aujourd'hui il y serait allé au pompe :


Mac va faire un tour à l'office des Poids et Mesures des Etats-Unis d'Amérique 

Vendredi dernier, c'était ainsi l'occasion de se faire une petite sortie dans les bars boulderates. Nous nous sommes dirigés à 7 (on a réussi à s'agréger les électroniciens en mal de congélo) vers un snack-bar. On y a bien bu et grassement bouffé.

On a commencé par des nachos. Mais à la mode américaine, c'est à dire que : tu prends un grand plat... non ça c'est un grand plat français, tu dois prendre un grand plat. Le truc genre enjoliveur de tracteur. Bon, tu vides ensuite un paquet de nachos (ce qu'on appelle souvent chips tortillas en France, pour une raison bien mystérieuse). Pour le français moyen, cela revient donc à vider plusieurs paquets de nachos format familial extra large +50% gratuit dans l'enjoliveur de tracteur précité. Ensuite tu vides une marmite de haricots rouges et de maïs sur les nachos. Non, ça c'est une cassolette, même si tu la portes à deux mains, j'ai dit une marmite. Et tu déplaces -- à la grue, boudu, va pas te ruiner les reins ! -- l'ensemble sous une bétonneuse à jack (c'est un fromage, pas le capitaine Sparrow) et à crème fraiche pour achever l'édifice mexicain, qui tient d'ailleurs beaucoup dans sa taille et sa compacité de Chichen Itza. Puis avec la même grue tu transfères ça sur une table d'américains affamés.

Un distributeur de fromage fondu typique, que l'on trouve dans la plupart des restos aux Etats-Unis

Pour ma part, j'ai découvert un concept absolument... gras. Non parce que les nachos, c'était encore acceptable. Please welcome sous vos applaudissements : les frites au fromage. On frôle probablement le demi-point Daste en terme de fatisserie*. Le concept est simple, tu fais des frites, puis tu rappelles la bétonneuse et tu verses dessus une demi-motte de cheddar fondu. Trop génial ! Les Américains ne mangent pas de fromage comme ça : il faut forcément que ça accompagne quelque chose -- ça peut-y pas accompagner le pain, tudiou ?! En tout cas, voilà encore une idée magnifique pour que l'industrie du cheddar prospère.

La portion typique pour bébé ou apéritif de cheese french fries... ouf... je me sens pas très bien, je vais... juste aller...

Ceci étant, ça attaque : la nuit j'ai sué le gras pendant  des heures dans une sorte de demi-sommeil agité. J'ai même rêvé que j'étais une sorte de burrito géant qui s'enveloppait dans son drap-tortilla. Enfin bon ça c'était peut-être pas qu'à cause des frites...



* L'échelle de Daste mesure la densité de gras dans un plat. Il fonctionne sur un système traditionnel donc... impérial : 15 points fat font 1 point taurin ; 5 points taurin font un point Daste. Actuellement, les physiciens ne sont pas encore certains que le point Daste puisse être atteint dans l'univers connu. Le plus haut point atteint à ce jour sur l'échelle de Daste le fut par le "Richman Kebab" bratislavien, noté à 4,37 points taurins. Veuiller noter que le beurre ou l'huile purs ne montent chacun guère qu'à 4,1 points taurins.

2 commentaires:

  1. Ceci dit, dans les endroits un peu hype, rien à voir... Low fat, petites portions, vegetables à gogo, le must de la mincitude et du combat contre la bouchitude des artères... C'est ça le chic américain : manger peu (enfin normalement) et sain...

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  2. Certes, mais c'est alors plus cher.

    D'ailleurs si tu veux on peut négocier une augmentation... xD

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