Petit Déjeuner - Los Pollos Hermanos (?!)

(Warning : private joke inside)

Dimanche matin. Toujours victime du jetlag, qui n’a pas l’air d’être véritablement de 7h mais plutôt de 3h, je me réveille à 7h. J’ai faim et toujours rien à manger. Le temps est toujours aussi plaisant, je décide de sortir manger à Starbucks. Je m’arrête en fait dans un petit restaurant. IHOP, comme « je saute ». Genre de restau à la limite du fast-food.

Je rentre et m’installe à une table. Je ne veux qu’un petit déjeuner aussi je commande des pancakes à 7$ ainsi qu’un french (vanilla) coffee à 3$ - où ont-ils vu qu’en France le café était à la vanille ?

M’arrive d’abord un seau de café, heureusement aromatisé à la vanille parceque le café, il a du rester en cuisine. Quand je dis un seau, c’est exagéré, bien sûr, je ne devais guère avoir que 75cl de café, enfin de boisson aromatisé café et vanille, devant moi. Avec une montagne de chantilly par-dessus. Et les montagnes ils connaissent à Boulder.

Puis arrivent les plats. Pas le plat, non, « les plats ». Malheureux que j’étais, j’avais en effet pris un pancake combos. Je croyais que le terme combos désignait le fait que j’allais quand même m’envoyer 3 grosses pancakes gavés d’assortiments. Non ! Le combo désignait les deux œufs pôchés, les tranches de bacon et la platrée de pommes salardaises qui allaient avec. Et puis bien sûr les pancakes qui disparaisse sous le syrop de mûres et la classique montagne de chantilly. J’ai devant moi un déjeuner tommies mode bien fat.

Et je me fat donc à mort. Et pendant ce temps mon seau de café peine à descendre.

Un des 5 ou 6 différents serveurs qui m’ont chouchouté pendant mon repas me dépose la note. Je sais qu’il faut payer le service en plus, mais je ne sais pas trop combien. Je lève donc une main, l’autre étant toujours occupé à essayer de faire ingurgiter à mon organisme son poids en pancakes.

Et arrive un gars, qui se trouve être le manager du restaurant. Il est bien bronzé, limite black, en chemise rose et gravate grise. Et il parle avec une voix douce et un sourire : « Welcome to IHOP sir, is everything is allright ? ». Rien que de le voir là, et avec sa voix douce et poli, j'ai déjà envie de lui demander si nous pouvons faire affaire dans le commerce de métamphétamine, néanmoins je n’en fais encore rien. Je lui pose deux trois questions sur le service, combien je dois donner, et il me répond très courtoisement.

Je lui ai précisé que c’était la première fois que je venais US (pour une longue période), et alors que je cherche mes mots, il me demande d’où je viens. Ma réponse lui fait hausser les sourcils d’étonnement. Ce avec une sobriété professionnelle toutefois très présente, qui lui aurait donné un air de jaffa bien connu s’il n’avait pas été maigrichon comme tout. Il me répond qu’il est marocain et s’installe alors, avec mon accord - May I sit with you sir ? - en face de moi à ma table. Nous continuons à causer, toujours très doucement, en anglais avec quelques escapades en français, mais il a du mal à s’exprimer dans cette langue. Les autres personnes ainsi que les serveurs nous regardent de temps à autres en se demandant ce qui se passe. Et moi, la seule chose à laquelle je pense, c’est à ne pas exploser de rire et lui balancer 10kg de blue meth sur la table.

Debriefing petit déjeuner : il est 11pm, j'ai rien bouffé d'autre de la journée et j'ai vraiment pas faim !

Nota : je m'excuse auprès de ceux, nombreux, qui ne comprennent absolument pas cette histoire de Pollos Hermanos, ni de ce manager-"Barack Obama de la drogue" comme nous l'appelions à la colloc' auquel je fais ici référence. Il faut en effet connaitre "Breaking Bad" pour comprendre.