mardi 22 juin 2010

Sens de l'humour

J'ai jamais encore eu l'occasion de le dire, mais les américains sont vachement marrants. Déjà ils foutent des blagues partout, surtout dans les moments les plus sérieux.

Quand j'écris un rapport à Supaéro, j'adore mettre des blagues dedans, des ptites boutades. Mais bien sûr quand c'est un minimum sérieux j'enlève tout, ne laissant que quelques traits d'esprit en filigrane, parce qu'en France, ça n'est pas très bien vu de faire marrer son lecteur. Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi mais bon. Bien sûr, quand le rapport est pipeau, cf. Stratégie, là on s'amuse à écrire des florilèges de jeux de mots pourris. Jeu auquel, mon cher Thomas, tu es, je dois l'admettre, bien meilleur que moi !

Aux US, la plupart des bouquins scientifiques, même des fois de cours articles, ont leurs petites blagues. Exemple, sur les points équilibres en mécanique spatial (vous z'inquiétez pas c'est très "lège", et la traduction suit) dans un ouvrage on ne peut plus sérieux :
<< The body has no reason for moving off in one direction rather than another, and unless it receives a small nudge it will stay where it is. This is similar to the situation of the student, who, having two lectures of equal importance at the same, goes to neither. >>
Trad : << Le mobile n'a aucune raison pour se déplacer dans l'une ou l'autre des directions, et à moins qu'il ne reçoive une petite pichenette, il restera bien à sa place. C'est ainsi la même situation que celle de l'étudiant, qui devant assister à deux cours de même importance, ne va finalement ni à l'un ni à l'autre. >>

Bon, c'est pas du Desproges (quoique, en fait ça pourrait être typiquement du Desproges !) mais quand on se tape les intégrales de Jacobi, lire cette petite phrase au milieu d'un paragraphe à mourir de sérieux, ça fait rire et ça détend un paquet. Et ils mettent des conneries un peu partout, et dans tous les contextes, c'est très relaxant. Ils ont l'humour facile dans de nombreuses situations.



C'est pourquoi j'ai été quelque peu déçu par le tombé à plat cuisant d'une de mes premières blagues aux US. Que j'estimais pourtant valide ! Roulement de tambour.

Je suis dans l'aile nord de mon bâtiment, là où je travaille. L'administratrice de mon département (Aerospace Engineering) me montre comment se rendre dans mon labo, sans se perdre. Non parce que c'est vraiment pas simple ! Le cadastre boulderien a, je pense, renoncé à coucher le plan du bâtiment sur une feuille, c'était beaucoup trop eschérien pour poser ça sur des surfaces 2D développables. Il n'existe ainsi aucun plan papier de l'ensemble du bâtiment. Tout juste a-t-on droit devant sa porte à des morceaux choisis, ne couvrant pas plus d'une dizaine de mètre - et ce, encore, à grand renfort d'approximation de projection 2D utilisant l'axiome du choix - permettant de rejoindre l'escalier le plus proche en cas d'incendie. Une fois dans l'escalier, il sera néanmoins préférable de se référer au plan qui s'y trouve, car la sortie n'est pas forcément en bas de celui-ci. Ni en haut non plus.


Bref, là, l'administratrice me dit en me montrant une grosse sculpture de Jupiter (la planète hein pas le bonhomme) :
- See, you go to Jupiter and then it's just beyond.
Et moi de m'exclamer, tout enthousiaste :
- Ahah, of course, Jupiter and beyond the infinite ! It must be full of stars down there...
(pas vraiment utile de traduire ces deux citations)

Jupiter et par-delà l'infini, c'est mon bureau.

Bon d'accord... si vous vous intéressez pas au spatial, je vous en veux pas de pas comprendre. Mais j'estimais qu'une nana qui bosse depuis pas mal d'années dans le département spatial de l'Université du Colorado et qui se tient au courant des avancées de la NASA, des actualités du spatial quoi, devait quand même connaitre ses classiques [ndla : http://www.imdb.com/title/tt0062622/]. Et puis, elle venait de me dire qu'ils avaient eu des mecs super célèbres dans ce département, qui étaient des astronautes, des stars quoi...

Mais bon y'a juste eu un gros blanc...

...
...
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Et bien sûr, je vais m'enfoncer dans la blague puisque deux minutes après (alors qu'on est beyond Jupiter), elle me montre comment ouvrir la porte du bureau avec la carte magnétique. Moi j'essaye et ça marche pas, alors on réessaye, on réessaye, et là encore, c'était une perche qu'on me tendait pour balancer, dans un dernier essai, un malheureux :
- Open the pod bay doors, Hal.
- What did you say ?
- Oh nothing, just thinking...

Open the pod bay doors, Hal.

...
...
...

Snif...

Nota : dsl pour les blagues de maths.

2 commentaires:

  1. il faut lui donner une adresse :

    http://www.youtube.com/watch?v=kkyUMmNl4hk

    au moins ! il est quand même américain Kubrick, même si il a fini en Angleterre

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  2. J'essaierai peut-être de glisser ça dans une conversation informelle... :)

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